Selon elle, les gens doivent arrêter de catégoriser les emplois selon le sexe. « Je pense qu’on a encore du chemin à faire, surtout pour les femmes qui ont une personnalité plus réservée », affirme d’entrée de jeu Marie-France Péloquin-Chagnon, qui développe de nouvelles compétences afin de travailler également dans la section des fours et des coulées.
Marie-France Péloquin-Chagnon a obtenu un diplôme d’études collégiales en Sciences humaines, profil administration, pour ensuite faire un baccalauréat en droit à l’Université de Sherbrooke. Elle complète présentement un MBA en gestion d’entreprises à temps partiel à l’Université Laval afin d’aller chercher d’autres compétences en gestion et de pouvoir évoluer au sein de l’entreprise : une véritable femme d’acier.
« Je pense qu’on a déjà accompli une partie du travail et qu’il ne faut surtout pas lâcher, précise-t-elle. Les entreprises doivent instaurer des programmes d’intégration et les ressources humaines ont un rôle primordial à jouer. La culture d’entreprise doit favoriser l’intégration des femmes et prôner des valeurs qui vont dans le même sens. Pour ma part, chez ArcelorMittal, je ne me sens pas différente, je fais partie de l’équipe. »
Selon Marie-France, les femmes qui veulent travailler dans l’industrie lourde doivent faire preuve d’ouverture d’esprit, communiquer efficacement, travailler fort et ne pas avoir peur d’être différentes. « C’est important de s’exprimer et de recadrer les attitudes sexistes lorsqu’elles se présentent. Il faut faire preuve de leadership, d’authenticité, de résilience, de rester soi-même et de persévérer dans les situations plus difficiles », soutient-elle.
Un emploi d’été inspirant
Marie-France Péloquin-Chagnon a eu la chance de travailler pour ArcelorMittal chaque été durant ses études. Elle a occupé plusieurs postes sur la production (pont roulant, oxycoupage, etc.). « J’ai adoré travailler dans le domaine de la métallurgie. En plus d’offrir de bonnes conditions, le milieu de travail est stimulant et en tant qu’étudiante, cela m’a permis de me forger un caractère et d’améliorer ma confiance. J’aimais l’ambiance, mais aussi le travail d’équipe. J’aime quand ça bouge et j’aime me tenir occupée », confie-t-elle.
« Faire ses preuves est parfois un peu plus long qu’un homme, mais les employés sont toujours très respectueux et courtois, nuance-t-elle. Les femmes amènent d’autres mentalités et un vent de nouveauté. Ça brise les habitudes, ça change les visions, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi. Toutefois, ça prend un caractère et une certaine ouverture. Il faut être capable d’en prendre! On établit nos limites et les gens les respectent. Quand on met les efforts nécessaires, qu’on pose des questions et qu’on travaille en équipe, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Les gens que je côtoie au quotidien sont très sympathiques et c’est agréable de travailler avec eux. Les femmes ont la possibilité de progresser au sein de l’entreprise. J’apprends tous les jours et c’est ce que j’aime de mon emploi. Il n’y a pas une journée comme une autre », raconte la jeune femme avec conviction.