10 août 2022 - 06:00
Vingt et un ans après avoir été condamné pour le meurtre sordide d’Alexandre Livernoche
Mario Bastien demandera-t-il une semi-libération conditionnelle cette semaine?
Par: Jean-Philippe Morin

Mario Bastien était sous haute surveillance lorsqu’il a comparu pour le meurtre d’Alexandre Livernoche en août 2000. Photothèque | Les 2 Rives ©

Le criminel Mario Bastien, qui a été reconnu coupable du meurtre d’Alexandre Livernoche le 13 juin 2001 à Sorel-Tracy, peut maintenant, depuis cette semaine, demander une semi-liberté conditionnelle.

Selon les informations obtenues auprès de Service correctionnel du Canada, Mario Bastien est toujours incarcéré dans une prison fédérale. L’organisme, qui ne peut divulguer dans quel établissement il est emprisonné, confirme toutefois que sa date d’admissibilité pour une demande de semi-liberté est le 9 août 2022 et que sa date d’admissibilité à une libération conditionnelle totale est le 9 août 2025.

Le porte-parole de la Commission des libérations conditionnelles du Canada, Philippe Mercier, indique qu’aucun examen n’est prévu pour l’instant pour Mario Bastien. « Pour une semi-liberté, l’examen n’est pas imposé par la loi. Le détenu peut en faire la demande ou non. Pour sa liberté complète en 2025, cet examen est imposé par la loi, donc il devra s’y soumettre », indique-t-il.

Mario Bastien pourrait donc décider de rester incarcéré pour les trois prochaines années, s’il le désire, avant d’officiellement demander sa libération. Le journal Les 2 Rives a placé une demande auprès de la Commission des libérations conditionnelles du Canada afin d’assister à l’audience si Mario Bastien demandait une semi-liberté.

Un crime sordide

La journée du vendredi 4 août 2000 est restée gravée dans la mémoire de plusieurs Sorelois. Le jeune Alexandre Livernoche, 13 ans, était porté disparu après sa première journée à cueillir des concombres. Sa disparition a été rapportée le lendemain, puis le 9 août, son corps a été retrouvé. L’adolescent avait été agressé sexuellement, puis assassiné et enterré dans une sablière près du boulevard Saint-Louis.

Peu de temps après, Mario Bastien était arrêté. Il avait même pris le temps, lorsqu’il était incarcéré, d’appeler des journalistes du journal Les 2 Rives et du Journal de Montréal pour leur avouer des détails du meurtre.

Le 13 juin 2001, au terme d’un procès de quelques semaines, le criminel a été déclaré coupable de meurtre au premier degré, ce qui le condamnait automatiquement à 25 ans d’emprisonnement ferme avant d’être admissible à une libération conditionnelle. Le jury, composé de six femmes et six hommes, n’a mis que deux heures pour rendre ce verdict.

Plus tard, on apprendra que Mario Bastien avait été libéré quelques mois avant de commettre ce meurtre en raison de la surpopulation carcérale à la prison de Trois-Rivières. Il purgeait une peine de prison pour un autre crime. Le ministre de la Justice de l’époque a même reconnu que le pédophile et meurtrier avait été libéré trop tôt à ce moment.

Qu’est-ce qu’une semi-liberté?

La semi-liberté permet à un délinquant de participer à des activités dans la collectivité pour se préparer à la libération conditionnelle totale ou à la libération d’office. Les délinquants en semi-liberté doivent rentrer chaque soir dans un établissement résidentiel communautaire ou un foyer de transition, à moins que la Commission des libérations conditionnelles du Canada les autorise à faire autrement. Ils sont tenus de respecter un certain nombre de conditions de base durant leur période de liberté, et la Commission des libérations conditionnelles peut y ajouter des conditions spéciales. Les condamnés à perpétuité sont admissibles trois ans avant la date d’admissibilité à la libération conditionnelle totale.

Source : Commission des libérations conditionnelles du Canada

image
image