Durant la période mise à la disposition des élus, à la fin de la séance, Mme Allaire a informé avec désarroi que plusieurs événements de violence verbale et écrite à l’égard d’employés municipaux lui avaient été rapportés dans les derniers mois.
Elle rapporte que des employés des travaux publics, notamment lors des opérations de déneigement, se font insulter. Elle informe aussi que d’autres employés des travaux publics se font chahuter et accrocher à cause des réparations de nids-de-poule et des trottoirs. Même des réceptionnistes se font enguirlander par des personnes impatientes. Finalement, elle rapporte aussi un « phénomène sur les réseaux sociaux » de gens qui ont eu de l’agressivité écrite envers le travail d’inspecteurs de l’urbanisme.
« Il n’y a rien d’agréable pour ces employés. […] Des gens ont pris des congés parce que ça les a touchés dans leur quotidien. […] Il y a des moyens pour faire une requête ou une plainte si vous n’appréciez pas le travail qu’on vous offre par nos employés », expose Maud Allaire.
Ce phénomène n’est d’ailleurs pas étranger à d’autres villes de la province. En août dernier, TVA Nouvelles rapportait que la Ville de Saguenay avait noté une hausse importante de violence verbale, parfois même physique, envers les employés municipaux. Même situation du côté de la Ville de Québec, alors qu’en mai dernier, le maire Bruno Marchand avait appelé au respect envers les employés municipaux, selon Le Journal de Québec.
Il y a quelques années, Contrecœur avait apposé des affiches « aucune violence n’est tolérée » dans des bâtiments municipaux. Force est de constater qu’elles n’ont pas eu l’effet escompté. « Pour tous les élus de Contrecœur, c’est tolérance zéro à la violence », souligne la mairesse.
« Les propos vexatoires, une conduite vexatoire, c’est du harcèlement. J’ai des employés qui commencent à se sentir harcelés et c’est mon devoir en tant que première élue et mairesse d’en faire part à la population. Je vous invite à être très respectueux avec le personnel de la Ville. Ce sont des gens compétents et professionnels. […] La politesse, la courtoisie et le respect sont la base d’une société », a-t-elle conclu, avec fermeté.
La Municipalité publie un communiqué
Le lendemain de la séance, la Ville de Contrecœur a publié un communiqué officiel à ce sujet. « Récemment sur les réseaux sociaux, lors des séances du conseil ou bien au comptoir de la mairie, des employés municipaux ont fait l’objet de propos vexatoires. Comme organisation et comme employeur, la Ville a le devoir de s’assurer que ses employés puissent travailler dans un environnement exempt de harcèlement. Il est important de rappeler que la conduite vexatoire fait partie du harcèlement psychologique », est-il indiqué dans le communiqué.
« La Ville ne tolère pas que des membres du personnel soient la cible publique d’attaques personnelles. Les employés n’ont pas été embauchés pour subir un tel traitement. Nous prendrons les moyens appropriés pour faire cesser cette pratique », mentionne le directeur général de la Ville, Thierry Larrivée.
Rejoint par notre journaliste, le directeur des communications et affaires publiques, Sylvain Latour, admet que des élus sont parfois aussi la cible de propos vexatoires. « On a ciblé le volet employé, mais aurait pu cibler le volet élu. Par contre, les élus savent qu’en se faisant élire, ils ont une fonction publique », explique-t-il.