24 septembre 2024 - 08:16
Le jury a rendu sa décision en moins de 24 heures
Maxime Bujold reconnu coupable de meurtre au deuxième degré
Par: Jean-Philippe Morin

Maxime Bujold a été déclaré coupable de meurtre au deuxième degré. Il s’est emporté en salle de cour lors des représentations sur sentence, le 23 septembre. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Le procès devant jury qu’a subi Maxime Bujold, accusé d’avoir tué avec préméditation son ami et vendeur de kétamine à Saint-Ours en janvier 2021, s’est conclu le jeudi 19 septembre. L’homme de 48 ans a finalement été déclaré coupable de meurtre non prémédité (deuxième degré) et d’incendie criminel.

Maxime Bujold, qui n’a presque eu aucune réaction pendant l’annonce du verdict, a donc été condamné à la prison à vie. « La Couronne est très satisfaite du verdict. Surtout satisfaite pour la famille qui va pouvoir tourner cette page-là. Ça fait pratiquement quatre ans qu’ils attendent le résultat de ce processus judiciaire, alors la famille ne pouvait pas espérer mieux », a commenté la procureure du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Me Geneviève Beaudin, quelques minutes après la décision du jury, qui n’a été séquestré que pendant une vingtaine d’heures pour prendre sa décision.

Même si Maxime Bujold n’a pas été reconnu coupable de meurtre au premier degré, ce qui lui aurait valu automatiquement la prison à vie sans possibilité de remise en liberté conditionnelle avant 25 ans, Me Beaudin n’était pas déçue. « Il n’y a pas de déception par rapport au verdict aujourd’hui », a-t-elle ajouté.

Les avocats de l’accusé n’ont pas voulu commenter le verdict au journal.

Il reste donc à déterminer à quel moment Maxime Bujold pourra demander une liberté conditionnelle. À ce sujet, des représentations sur sentence ont eu lieu le lundi 23 septembre, en après-midi; la Couronne demande à ce que l’accusé purge entre 15 et 17 ans avant de demander une libération, alors que la défense demande 12 ans. Durant les plaidoiries, l’accusé, visiblement écorché par un commentaire de la procureure de la Couronne, s’est emporté en l’interrompant, ce qui a provoqué une suspension de l’audience. Le juge Yvan Poulin rendra sa décision le mardi 1er octobre.

Couteau, bidon d’essence et légitime défense

Le matin du 22 janvier 2021, Maxime Bujold s’est présenté à Saint-Ours, au domicile de son vendeur de kétamine, envers qui il avait une dette, avec un couteau dans les poches. À la suite d’une bagarre, l’accusé a asséné 14 coups de couteau à Yannick Bricout-Tremblay, qui a succombé à ses blessures peu de temps après. L’accusé admet d’ailleurs son crime dans l’interrogatoire policier.

La Couronne a tenté, lors du procès et des plaidoiries qui ont eu lieu le lundi 16 septembre, de convaincre le jury que le geste était prémédité, d’autant que Maxime Bujold avait auparavant effectué un arrêt à une station-service pour remplir un bidon d’essence. Un outil qu’il utilisera ensuite pour brûler la maison afin de « tenter de dissimuler les preuves », selon la poursuite.

L’avocat de l’accusé, Me Martin Latour, a longuement plaidé la légitime défense, mais le jury n’a pas acheté cette théorie. Il a toutefois convaincu les jurés que son client n’avait pas prémédité le geste, si bien qu’il n’a pas été déclaré coupable de meurtre au premier degré, mais bien au deuxième. Dans ses plaidoiries, il a entre autres mentionné que son client n’avait pas de problème d’argent, ni de mobile pour tuer son ami. Il a également fait état d’un problème à son réservoir à essence pour l’achat du bidon d’essence.

Avec la collaboration d’Alexandre Brouillard

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