14 mai 2025 - 07:17
Mission économique aux États-Unis : une réussite sur toute la ligne
Par: Alexandre Brouillard

Rencontre avec le sénateur du New Hampshire, Tim McGough. Photo tirée de Facebook

David Plasse, Benjamin Cournoyer et Patrick Péloquin chez General Dynamics à Bath, Maine. Photo tirée de Facebook

Patrick Péloquin, David Plasse, Maxime Lesiège et Benjamin Cournoyer ont représenté la région de Sorel-Tracy aux États-Unis. Photo tirée de Facebook

Les représentants des villes de Sorel-Tracy, Saguenay et Lévis à l’ambassade du Canada à Washington D.C. Photo tirée de Facebook

Maine, New Hampshire, Rhode Island, New York, Pennsylvanie et Washington DC. Voilà les endroits visités, du 28 avril au 2 mai, par quatre ambassadeurs de la région de Sorel-Tracy, dont le maire Patrick Péloquin, dans le cadre d’une mission économique orchestrée par Naval Québec.

Ce dernier a relaté son séjour au sud de la frontière à notre journaliste durant une entrevue d’environ 30 minutes. « Je suis très satisfait de la mission. Premièrement, après avoir vu les expériences américaines, on comprend comment on peut se positionner et à quoi pourrait ressembler le chantier maritime de Sorel-Tracy. Deuxièmement, on a tissé des liens super importants avec des gens qui pourraient mener à une visite économique d’une délégation américaine à Sorel-Tracy », expose Patrick Péloquin.

En plus du maire, la délégation soreloise était composée de David Plasse, directeur général de Développement économique Pierre-De Saurel (DEPS), Maxime Lesiège, président d’Aciers Régifab, et Benjamin Cournoyer, directeur adjoint en formation professionnelle (CBG).

« Je suis très satisfait de la délégation, qui était la plus grosse au sein de la mission. C’était d’ailleurs très important que Benjamin Cournoyer soit avec nous parce que l’un des principaux enjeux aux États-Unis dans les chantiers maritimes est la main-d’œuvre. Beaucoup des chantiers ne faisaient pas de liens avec leur service scolaire, mis à part au Maine. Il faut absolument que l’industrie se développe avec la formation de la main-d’œuvre. C’était aussi essentiel d’avoir au moins un entrepreneur avec nous pour qu’il observe les écosystèmes d’un chantier qui a besoin d’une chaine d’approvisionnement. On était très solide et représentatif de ce que ça prend pour que ça fonctionne », détaille M. Péloquin, qui était d’ailleurs le seul élu de la mission.

De son côté, David Plasse s’est dit inspiré par les chantiers maritimes de Brooklyn et de Philadelphie. « Ils étaient intéressants du point de vue de la ville et de l’urbanisme. On pourra s’en inspirer autant du côté de la ZIP Saint-Laurent que du côté du parc industriel Ludger-Simard », soutient-il.

Aux États-Unis, la délégation a rencontré des sénateurs et même les délégués du Québec à New York et de la Nouvelle-Angleterre. « Ils ont vu le dynamisme de l’industrie navale au Québec, mais aussi celui de Sorel-Tracy. Ces gens-là ont vu ce qu’on a à offrir. C’est primordial », soutient Patrick Péloquin.

Les gens de Sorel-Tracy ont aussi rencontré plusieurs personnes d’agences de développement économique de différents états. « C’était tous des rencontres très inspirantes. Des synergies naîtront de cette mission », assure le directeur de DEPS.

Par ailleurs, durant la mission, la délégation soreloise a entretenu ses liens d’affaires avec les gens de la ville de Saguenay et de Lévis. Rappelons qu’en 2024, ces villes avaient ratifié, avec Sorel-Tracy, une entente pour favoriser le développement de l’industrie navale au Québec.

De passage à l’ambassade

À Washington D.C., la délégation a été reçue à l’ambassade canadienne. Dès leur arrivée, la vidéo promotionnelle de la région de Sorel-Tracy roulait en boucle dans le bâtiment. Les représentants de Sorel-Tracy ont échangé avec des diplomates et représentants fédéraux pour bien saisir l’appareil administratif américain. « L’ambassade canadienne nous a vus! C’est clair. On a échangé avec Jay Allen [minister of economic à l’ambassade]. C’était une très belle rencontre », relate Patrick Péloquin.

Aussi, les représentants sorelois ont eu droit à un cours sur la politique américaine et son fonctionnement. « On doit comprendre qu’à travers tout ce qui est dit, on ne doit pas s’arrêter aux propos du président. Il faut travailler avec les gens qui sont là parce que les Américains veulent continuer à faire affaire avec le Canada », relate M. Péloquin.

Toujours à l’ambassade, les représentants sorelois ont aussi été mis au parfum d’un accord datant de 1956 qui prévoit que les fournisseurs canadiens de matériel de défense bénéficient d’une considération égale et immédiate pour les approvisionnements du ministère de la Défense, tout comme les fournisseurs américains.

Aspect intéressant, l’accord sur la défense concerne le domaine naval. Ainsi, plusieurs entreprises de la région pourraient profiter de cette entente en intégrant la chaine d’approvisionnement de la construction navale au Québec. Rappelons que les gouvernements canadien et québécois ont annoncé, en mars, l’octroi d’un contrat de 3,25 G$ au Chantier Davie pour la construction d’un brise-glace polaire.

« Le Canada est donc considéré comme un fournisseur local aux États-Unis dans le domaine de la défense, dont le naval et l’aviation entre autres. Le Canada peut donc soumissionner sur des appels d’offres gouvernementaux américains. On doit donc se demander ce qu’on peut offrir de plus. C’est d’ailleurs ce que fait le Canada avec les brise-glaces. Les Américains n’ont pas l’expertise au niveau des brise-glaces et le Canada est allé la chercher. C’est pour ça qu’on a le Pacte de collaboration sur les brise-glaces polaires entre le Canada, les États-Unis et la Finlande. Le gouvernement canadien a sa place dans la stratégique maritime globale de l’Amérique du Nord », détaille Patrick Péloquin.

2025, encore et toujours l’année de la construction navale

Lors du diner du maire de Sorel-Tracy en avril dernier, Patrick Péloquin avait lancé que « 2025 sera l’année de la construction navale à Sorel-Tracy ». Un mois plus tard, ce dernier tient toujours le même discours.

« Je suis très optimiste! Ça fait deux ans qu’on a les deux mains dans l’industrie navale. On est passés de l’oubli complet à être une terre d’opportunité. Je suis convaincu qu’une grosse annonce sera faite à Sorel-Tracy en 2025 », mentionne M. Péloquin.

Cette annonce pourrait concerner le parc industriel Ludger-Simard, situé sur le chemin Saint-Roch qui offre plusieurs opportunités. Là-bas, il y a l’ancien terrain de la Marine Industries qui a récemment été décontaminé. Puis, l’énorme bâtiment Sylvain-Simard actuellement loué par l’entreprise Stella Jones. Celle-ci l’a quitté récemment – l’entreprise s’en servait comme centre de distribution – pour finalement le louer à l’équipe de tournage de l’émission Le Grand Chantier Rona. Ce hangar pourrait être utile à une entreprise qui souhaite œuvrer dans le domaine naval.

Finalement, les bâtiments appartenant à l’entreprise Fabspec seront vraisemblablement liquidés sous peu, alors que l’entreprise a annoncé sa fermeture le 8 mai dernier. À ce sujet, la Ville de Sorel-Tracy a apposé son droit de préemption sur leurs bâtiments qu’elle considère comme stratégiques. « Je suis convaincu que ça ne restera pas sans preneur bien longtemps », conclut Patrick Péloquin.

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