Il doit pouvoir naviguer entre les différentes lois, la règlementation québécoise, la règlementation municipale, les codes d’éthique et de déontologie et une bonne compréhension de ses relations avec l’administration municipale comme de la réponse aux attentes de la population. Observées, analysées et commentées, les décisions et les actions du maire entraînent une répercussion directe sur l’opinion qu’on se fait d’une municipalité ou d’une ville, de son image. Et tout est toujours fragile. On le voit bien actuellement à Sorel-Tracy.
Encore aujourd’hui, dans chacune des municipalités, la personne qui occupe les fonctions de maire jouit d’un statut singulier modulé par le respect et la déférence qu’on a pour elle. Cette personne est présente dans les médias, parle en notre nom, nous représente à l’extérieur, porte et défend nos dossiers et les siens, ici mais aussi auprès des gouvernements supérieurs. Le maire, c’est un ingrédient important de la crédibilité d’une municipalité, d’une ville.
Oui, le maire assume des responsabilités importantes et on a bien raison de scruter à la loupe la façon dont un individu les exerce. Le respect qu’a la population pour les institutions démocratiques municipales dépend souvent de la considération qu’elle a pour son maire.
Un jour, en marchant dans mon village, j’ai rencontré un groupe d’enfants qui passaient à vélo. Un d’entre eux m’a lancé : « Oh! C’est toi le propriétaire du village! ». Je me souviens de lui avoir répondu : « Je ne suis propriétaire de rien du tout! Je suis le maire, que le maire ». J’avais trouvé intéressante la compréhension qu’avait cet enfant de 8 ans du pouvoir que je pouvais avoir comme maire à ce moment-là.
La conception qu’a un maire de son pouvoir influence son travail, la relation qu’il entretient avec les membres du conseil municipal, les liens qu’il développe avec les partenaires et son approche vis-à-vis ses concitoyens.
Heureusement, le maire n’est pas seul. Loin de là. Il est souvent la partie visible d’une organisation qui comprend de nombreuses personnes aux compétences multiples. Le maire ne peut pas être un expert dans tous les domaines et il doit compter sur des avis qui l’aident à prendre des décisions et à assumer ses responsabilités.
Le maire et le directeur général ont des rôles totalement différents dans une municipalité. Différents, mais parfaitement complémentaires. Les échanges entre le maire et le directeur général doivent être basés sur la confiance et le respect des responsabilités de chacun. Mais aucun des deux n’est au service de l’autre, ils sont là pour la municipalité, la ville.
L’équipe qu’ils forment ensemble, avec le soutien des membres du conseil municipal et de l’administration, permet une saine gestion de la municipalité, au service des citoyens.
Comme dans d’autres secteurs, la complexité des enjeux du monde municipal s’est accrue depuis quelques années. Les chartes, les lois et les règlements peuvent sembler limiter le pouvoir du maire, mais en fait, ils le protègent, parfois contre lui-même. Ce sont des balises à respecter qui lui permettent d’éviter la microgestion, de ne pas se mêler de ce qui n’est ni de sa compétence ni de sa responsabilité et d’utiliser son pouvoir pour se concentrer sur ce qu’on attend de lui, du leadership et de la vision. Dans la dignité.