10 juin 2025 - 08:12
Commotion à la Maison la Grande Ourse
Nathalie Simard se dissocie de l’organisme
Par : Alexandre Brouillard

En 2023, lors de l’ouverture de l’organisme, Nathalie Simard avait été présentée comme la marraine de la Maison la Grande Ourse. Photothèque | Les 2 Rives ©

Dans la foulée des allégations de méthodes controversées mises de l’avant à la Maison la Grande Ourse, Nathalie Simard a mis fin à sa collaboration avec l’organisme situé à Saint-Ours.

Le mercredi 4 juin, les médias de Québecor rapportaient que plusieurs anciennes intervenantes de la Maison la Grande Ourse – un centre de thérapie pour femmes victimes de violences sexuelles en Montérégie – dénoncent l’approche de l’organisme qui traiterait ses pensionnaires comme des détenues plutôt que comme des victimes d’agressions. Dans l’article, le journaliste rapporte notamment des interdictions de sortie sans surveillance, des téléphones confisqués et des douches obligatoires.

Dans la foulée de l’article, Nancy Gauthier, la gérante de Mme Simard, prévenait via communiqué que la collaboration entre sa cliente et l’organisme venait à échéance. Rappelons que la chanteuse québécoise était marraine de la Maison. « Il était convenu qu’elle ne renouvellerait pas son engagement, notamment en raison de son horaire professionnel chargé. Toutefois, à la lumière des récentes allégations médiatisées entourant la gestion de l’organisme, Mme Simard souhaite officialiser son retrait immédiat et confirmer qu’aucune nouvelle entente ne sera conclue », indique la gérante.

De son côté, Nathalie Simard mentionne se retirer avec respect, et ce, en cohérence avec les valeurs qui l’animent, soit la transparence, l’intégrité et le soutien aux victimes. « Je demeure engagée à poursuivre ma mission auprès des survivantes, en continuant de défendre leurs droits et en les accompagnant sur le chemin de la guérison », dit-elle.

Rappelons que la Maison la Grande Ourse est ouverte depuis 2023.

Allégations

Dans l’article, on laisse sous-entendre que le centre de thérapie mettrait de l’avant des règlements très stricts. Des résidents auraient notamment dénoncé un encadrement rigide évoquant une perte d’autonomie. L’ambiance serait aussi perçue comme étant carcérale à cause d’un supposé contrôle constant. Finalement, certaines femmes dénonceraient l’approche thérapeutique qui serait uniforme, sans réelles adaptations aux besoins individuels.

On apprend aussi que le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre aurait émis la directive d’interdire d’orienter des femmes vers l’organisme de Saint-Ours parce que son programme de thérapie fermé ne respecterait pas le plan d’intervention officiel en cas d’abus sexuels.

Le journaliste mentionne aussi que des frais d’annulation de 400 $, non remboursables par l’IVAC, sont appliqués si une femme quitte la thérapie. On questionne aussi des méthodes utilisées, comme des danses sur des vidéos TikTok.

Enquête interne

Le soir même de la publication de l’article, la Maison la Grande Ourse a réagi, par communiqué, de la plume de la présidente du conseil d’administration Mélanie Dulong, afin de « faire le point sur la situation actuelle ». Une enquête interne a été ouverte et commandée par le conseil d’administration concernant les pratiques thérapeutiques en place « dans le but de faire la lumière sur les allégations rapportées et d’offrir le meilleur service adapté aux femmes souffrant des conséquences directes d’agressions et de violences à caractère sexuel », peut-on y lire.

La présidente souligne que l’organisme de demeure une ressource pertinente et souhaite poursuivre sa mission avec les mêmes convictions. « Le conseil d’administration est préoccupé par l’inquiétude que l’enquête journalistique peut générer chez les bénéficiaires et tient à souligner qu’il prend la situation au sérieux », conclut-on dans le communiqué.

Avec la collaboration de Jean-Philippe Morin

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