La modernisation du transport collectif est abordée au Conseil de la MRC de Pierre-De Saurel en 2019 pour discuter des coûts du service interurbain vers Longueuil, assumés jusqu’ici par Sorel-Tracy et Saint-Joseph-de-Sorel. Les maires ont alors choisi de travailler ensemble à la création d’un vrai système de transport collectif pour que la population des 12 municipalités, urbaines et rurales, puisse y avoir accès. Ce fut l’occasion d’une petite révolution dont on est à peine conscient.
On en parlait depuis des années, sans réussir à proposer un modèle qui fonctionne et satisfasse la clientèle.
Simon Berthiaume, directeur général de ce qui allait devenir la STC, a reçu le mandat de faire des propositions pour un plan de transport réaliste, répondant aux besoins de la clientèle et qui soit rentable. En allant voir ce qui se fait ailleurs, dans des milieux semblables au nôtre (inutile de se prendre pour Longueuil, Laval ou Montréal), il a déposé des propositions discutées entre les membres du Conseil de la MRC, mais aussi avec les élus locaux des 12 municipalités. Son travail a été facilité par le soutien qu’il a obtenu des élus.
Les clés du succès? D’abord proposer un projet adapté au territoire, c’est-à-dire une zone urbanisée et relativement densifiée, à Sorel-Tracy et Saint-Joseph, et des municipalités rurales, plus éloignées et moins populeuses.
Ensuite, favoriser la flexibilité en s’adaptant aux besoins de la clientèle. On sort de la vision traditionnelle du transport collectif en Amérique du Nord où on demande aux gens de s’adapter aux circuits et aux horaires. Ici, on favorise le transport à la demande. Simon Berthiaume a proposé d’aller chercher les gens là où ils sont pour les amener le plus près possible de leur destination. On s’est servi du modèle de Taxibus qui existe ici en milieu urbain depuis plus de 20 ans. Pas de lignes d’autobus, mais des réponses presqu’individuelles aux besoins. Et c’est probablement là qu’est la révolution. Pour le transport régional, l’objectif était de 5000 déplacements par année. En six mois, on a atteint 10 000 transports et on s’attend à presque 18 000 déplacements pour l’année en cours.
Finalement, proposer que la STC soit un outil de développement régional, en s’assurant que les décisions sur le transport se prennent ici, chez nous. Vincent Deguise, maire de Saint-Joseph et président de la STC, rappelait au Conseil de la MRC mercredi soir dernier qu’il y a des usagers dans toutes les municipalités; ils se déplacent vers Sorel-Tracy, bien sûr, mais aussi entre les municipalités rurales. Voilà un service qui contribue au développement économique en soutenant les travailleurs dans leurs déplacements vers le travail, qui encourage l’accès à l’éducation en facilitant le transport vers les institutions d’enseignement, dont le cégep, et qui répond aux besoins de gens n’ont pas de voiture mais qui doivent se déplacer.
La compétence du directeur général de la STC alliée à la volonté ferme des élus garantit le succès. On ne pourra plus revenir en arrière. C’est maintenant auprès de notre STC que d’autres MRC sollicitent des conseils. C’est bien la preuve de son succès.