26 mars 2019 - 15:24
Ne pas lâcher!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans les médias, dont 37 au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot écrit une chronique hebdomadaire à propos de sujets régionaux.

La preuve est faite: les efforts soutenus que font les citoyens de la MRC de Pierre-De Saurel, pour disposer de leurs déchets domestiques dans trois bacs différents – bleu, noir et brun – portent fruit.

En 2018, la MRC de Pierre-De Saurel a reçu des redevances de quelque 520 613$ – 120 000$ de plus qu’en 2018. Ce qui réduit de 15% les frais de ce service qui coûtait alors 3,2 M$.

Voilà qui a exigé des efforts quotidiens que la MRC a patiemment inculqués à ses citoyens. Mais elle doit persévérer, ne serait-ce que parce que ces derniers ont parfois tendance à les négliger, pour différentes raisons.

En 2018, la masse d’ordures dont ils se sont départis est 4% moindre qu’en 2017. Ont-ils réduit leur consommation d’autant? Ou porté une attention particulière à ce qu’ils ont acheté et à leur emballage? On ne peut le dire!

Chose certaine: il y a encore de la place pour l’amélioration. Notamment pour grossir les résultats de la collecte des déchets organiques (bac brun).

Entrée en vigueur il y a deux ans, son taux de récupération augmente très modestement (1.5%). Ces matières ne composent que 22% des déchets collectés alors que le potentiel est estimé à 44%. La moitié de ce qui pourrait être. Le reste est enfoui!

Pourquoi? On entend souvent des citoyens déplorer que les déchets mis au bac brun sont « dégueulasses », dégagent des odeurs nauséabondes et deviennent, surtout l’été, des nids à vers dégoûtants.

Leur bonne volonté ne suffit pas. La MRC doit leur proposer des solutions, les outiller mieux pour combattre ces inconvénients qui les agacent, qu’ils habitent des bungalows ou des multilogements.

Ultimement, on cherche à minimiser l’enfouissement. Peut-être faudra-t-il même envisager d’augmenter le nombre de collectes les semaines de grandes chaleurs estivales!

C’est vrai que la MRC a marqué des points. Jusqu’à maintenant, elle a tenté plusieurs fois de s’afficher comme un milieu aux préoccupations environnementales avant-gardistes. Mais elle a frappé des noeuds.

Elle a initié au fil des ans, des démarches dont la signature d’un contrat de 20 ans avec des gens d’affaires sorelois, pour l’implantation de la première usine de compostage au Québec – Conporec. Un projet qui a dû cesser ses activités faute de liquidités pour corriger ses importantes lacunes technologiques.

La MRC a ensuite dû renoncer, faute d’appui de citoyens et d’élus, à l’implantation par SDD Conporec d’une usine avant-gardiste de biométhanisation. Puis elle a misé sur l’implantation d’une usine de démantèlement d’appareils électroménagers qui a achoppé. Elle y a même perdu quelques millions de dollars!

Elle n’a pas jeté l’éponge pour autant. Mais elle a dû se résoudre à confier ses déchets domestiques à une entreprise traditionnelle de la Rive-Nord, rentrant dans le rang de celles qui ne cherchent plus qu’à améliorer leur bilan environnemental sans innover.

Elle y arrivera, si elle sait rallier ses résidents pour qu’ils poursuivent leurs efforts de récupération. Ainsi assume-t-elle – au nom des municipalités qui lui ont délégué ce pouvoir et cette responsabilité –cette mission non équivoque de protection environnementale. Elle a la maîtrise d’œuvre du projet et se doit de ne pas y mettre la pédale douce.

Ce serait profondément illogique que tous les efforts et l’argent investis ne servent àrien alors que ce dossier visait aussi à combattre la mauvaise réputation et l’image de « région fort polluée » dont Sorel-Tracy était affublée dès les années 80.

D’autant qu’elle contribue ainsi à justifier à sa façon ce titre privilégié de Réserve mondiale de la Biosphère conférée à la région du Lac Saint-Pierre en 2000, par l’UNESCO.

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