9 avril 2024 - 08:27
Semaine de l’Alpha pop à l’Ardoise
N’éclipsons pas les personnes peu alphabétisées
Par: Stéphane Fortier

Céline Péloquin, animatrice en alphabétisation populaire, donne un coup de main à Gilles Duhamel pour une meilleure utilisation de l’internet. Photo Stéphane Fortier | Les 2 Rives ©

Du 8 au 12 avril, c’est la huitième Semaine de l’alphabétisation populaire (Alpha pop) sous le thème N’éclipsons pas les personnes peu alphabétisées et, cette fois, l’accent est mis sur l’accessibilité pour tous aux outils numérique

En effet, le numérique est de plus en plus présent dans notre vie. On parle de l’internet, des téléphones intelligents, des ordinateurs. Ils sont partout. Et le virage numérique s’accélère à vitesse grand V. Tout passe par la technologie, ne serait-ce que prendre simplement un rendez-vous à la clinique médicale. Le virage numérique, pour des personnes peu alphabétisées, est plus qu’un irritant, c’est un véritable mur.

À l’Ardoise, qui fait partie du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ), en entend bien contribuer à la campagne de l’Alpha pop Traversons l’écran Pour un virage numérique humain.

« C’est une grande campagne, lance tout de go Martine Simard, directrice générale de l’Ardoise de Sorel-Tracy, un groupe populaire en alphabétisation. La transformation numérique est inévitable », croit-elle. Et comme elle est inévitable, il ne faut exclure personne de cette transformation en commençant par les personnes moins alphabétisées.

« Il y a trois grands enjeux dont il faut tenir compte, poursuit Alexandra Desplanches, chargée de projet en transformation sociale. L’accessibilité au matériel informatique est difficile, le branchement coûte cher et il faut s’assurer que les personnes aient les capacités de naviguer sur le web. Ont-elles les connaissances requises pour le faire? » se demande Mme Desplanches. Cette dernière croit aussi qu’il convient de s’assurer que l’information est accessible est fiable, avoir l’œil sur la désinformation.

Et puis, de plus en plus, on constate une déshumanisation de la technologie. « Avec la transformation numérique, il y a de moins en moins d’humains. Prenez l’exemple des guichets d’accès numériques. Et dans bien des cas, pour toutes sortes de documents, les versions papier ne sont plus nécessairement accessibles. Cela crée une privatisation des droits », fait remarquer Martine Simard, qui rappelle que le premier droit est justement le droit à l’information.

Quelles sont les solutions pour améliorer les choses? « Pour assurer une inclusion numérique et sociale, il faut soutenir les apprentissages tout au long de la vie pour développer les compétences de base, ce que l’Ardoise fait déjà depuis longtemps. Il faut aussi donner accès à internet et à des outils numériques à faible coût, simplifier les communications, humaniser les services et maintenir les services en personne. Il faut se demander comment rester humaine à travers cette transformation », énumère Martine Simard. Cette dernière est fière de mentionner que les services de l’organisme englobent les solutions aux enjeux de la campagne.

Chose certaine, la population doit être sensibilisée au fait qu’il y a plus de personnes qu’on pense qui n’ont pas accès à la technologie et que si elle leur est accessible, ils ne savent pas nécessairement bien l’utiliser.

Déclaration

Le RGPAQ a lancé, le 8 avril en matinée, sa déclarationTraversons l’écran : pour que l’humain demeure au cœur des services publics! pour sensibiliser sur les conséquences du virage numérique sur le droit à l’information et l’accessibilité des services. « Notre objectif pour la Semaine de l’alphabétisation populaire est de faire rayonner notre déclaration partout au travers du Québec et de récolter un maximum de signatures », de conclure Martine Simard.

image
image