10 juin 2025 - 08:20
Neuf mois de prison pour avoir leurré deux adolescentes
Par : Jean-Philippe Morin

David Marquis purge une peine de neuf mois de prison pour du leurre informatique. Photo tirée de Facebook

Un homme de 38 ans de Sorel-Tracy qui a eu des comportements déplacés envers deux adolescentes devra passer les neuf prochains mois en prison.

Reconnu coupable de deux chefs d’accusation de leurre informatique envers deux adolescentes, David Marquis n’a pas convaincu le juge Denys Noël qu’une peine dans la collectivité était appropriée pour ses crimes. Le juge l’a condamné à neuf mois de détention, le 30 mai dernier, au palais de justice de Sorel-Tracy.

La procureure de la Couronne, Me Geneviève Beaudin, demandait deux ans moins un jour de prison, tandis que l’avocate de la défense, Me Valérie La Madeleine, proposait huit mois dans la collectivité.

De décembre 2021 à août 2022, le trentenaire a frotté le dos des victimes, alors âgées de 14 et 16 ans, ou leur a donné des surnoms inappropriés comme sexy, chérie, beauté ou cowgirl. Il leur envoyait également des photos et vidéos de lui-même via les applications Snapchat et Messenger en mode éphémère, si bien qu’elles disparaissaient après un moment. On pouvait parfois voir son corps ou même son pénis.

Une ordonnance nous empêche de dévoiler le lien entre l’homme et les victimes pour ne pas qu’elles puissent être identifiées.

Peine d’incarcération nécessaire

Le juge Denys Noël a énuméré tous les facteurs atténuants, comme l’absence d’antécédents judiciaires, les démarches de réinsertion sociale (retour aux études et nouvel emploi), les démarches de support psychologique, le respect des conditions de remise en liberté et le support de sa famille. Mais, selon lui, les facteurs aggravants sont encore plus nombreux : mauvais traitement d’une personne âgée de moins de 18 ans, les effets de ses actions sur les victimes, la différence d’âge, la planification, préméditation et répétition des gestes reprochés, la durée des infractions, le nombre de victimes, la nature des messages, les conséquences et séquelles des victimes, etc.

« La gravité du crime est élevée. […] Il ne s’agit pas d’une seule communication spontanée, mais de plusieurs, et avec deux victimes. Il y a donc eu planification, préméditation et répétition », a souligné le juge.

Une des victimes a d’ailleurs décrit lors du procès la manipulation de l’accusé envers elle. « Pendant les événements, je ne voyais pas l’ampleur et les répercussions de ses gestes. Quand je l’ai enfin réalisé, tout mon monde s’est écroulé. La honte a pris une très grande place dans ma vie parce que je me disais que j’étais aussi horrible que lui », a-t-elle mentionné.

« Le degré de responsabilité de l’accusé est élevé, a poursuivi le juge. Puisqu’il y a lieu de privilégier la dénonciation et la dissuasion, une peine d’emprisonnement [de neuf mois] est appropriée. La réhabilitation de l’accusé ne peut outrepasser la priorité de facteurs de dénonciation et de dissuasion. […] L’incarcération ferme confirme la réprobation de la société à l’égard des gestes de l’accusé et décourage ce genre de comportement dans le futur, particulièrement pour des personnes en contact avec des mineures. »

David Marquis devra aussi purger une probation de deux ans après sa période d’incarcération, lors de laquelle il devra se plier à une série de conditions. Il lui sera notamment interdit de communiquer avec les victimes ou leur famille, se trouver en présence de mineurs et se trouver dans des endroits comme des parcs où des mineurs pourraient se trouver. Un échantillon de son ADN a été prélevé.

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