5 avril 2017 - 00:00
« Ni viande ni objet » sensibilisera les étudiants aux violences à caractère sexuel
Par: Deux Rives
Marianne Lamoureux et Philippe Clément, représentants de l'AGÉÉCST, accompagnés des affiches qui ornent les murs du Cégep de Sorel-Tracy. | TC Média – Jonathan Tremblay

Marianne Lamoureux et Philippe Clément, représentants de l'AGÉÉCST, accompagnés des affiches qui ornent les murs du Cégep de Sorel-Tracy. | TC Média – Jonathan Tremblay

Dans le but d’éduquer sa population collégiale sur le consentement, les actes de violence, l’hypersexualisation, la culture du viol et les gestes à poser en tant que victime ou témoin, d’importants acteurs du Cégep de Sorel-Tracy ont lancé la campagne « Ni viande ni objet ».

L’Association générale des étudiants et étudiantes du Cégep de Sorel-Tracy (AGÉÉCST), ainsi que le Cégep lui-même, ont lancé cette campagne de sensibilisation contre les violences à caractère sexuel qui a vu le jour en septembre 2016 au Cégep de Sherbrooke. Elle se voudrait un pan collégial de la campagne « Sans oui, c’est non », plus populaire auprès des associations universitaires.

« C’est une campagne faite par des étudiants, pour des étudiants », a mentionné la directrice générale du Cégep de Sorel-Tracy, Fabienne Desroches, mentionnant l’aspect choquant et provocateur des images de cette campagne.

L’AGÉÉCST a choisi des visuels qui présentent des fruits pour la première étape de la campagne. Ceux-ci exploitent le thème de l’hypersexualisation dans les médias. Plusieurs affiches et objets promotionnels seront distribués sur le campus au cours des prochains mois.

« Ce sont des images choquantes, mais nous voulons briser les tabous et faire réaliser aux étudiants que ce qu’ils véhiculent parfois peut être relié à l’hypersexualisation », a expliqué le président de l’AGÉÉCST, Philippe Clément.

Politique institutionnelle à venir

En plus de la campagne, l’AGÉÉCST a annoncé qu’elle désirait s’impliquer davantage dans le dossier de sensibilisation contre les violences à caractère sexuel.

« Beaucoup d’établissements collégiaux n’ont pas encore de politique institutionnelle en matière de violence à caractère sexuel, a mentionné Philippe Clément […] Le Cégep va enclencher le processus pour en avoir une et l’AGÉÉCST sera présente sur le comité d’élaboration. »

M. Clément demande aussi au ministère d’investir les fonds nécessaires afin que les établissements puissent être outillés adéquatement en termes de besoins psychosociaux. Selon lui, l’approche de la ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Hélène David, est parfaite dans ce dossier, mais il souhaite que l’investissement soit conséquent aux idéaux du gouvernement.

« Il faut s’assurer que s’il y a une éclosion de dénonciations liée à la campagne, les gens seront prêts à les aider, a affirmé Philippe Clément. Il faut qu’on aille les ressources pour le faire. »

Aucune plainte répertoriée

Même si le Cégep de Sorel-Tracy n’a répertorié aucune plainte à caractère sexuel dans les dernières années, Mme Desroches est consciente que des gens ont confié à son personnel avoir été victimes de quelque chose ou craindre quelqu’un à l’extérieur de l’établissement. Ils n’ont cependant pas porté plainte.

« Ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas, a-t-elle dit, mais on n’en a pas répertorié d’un étudiant du Cégep de Sorel-Tracy contre un autre. […] [Pour l’instant], on est un peu démuni. Avec la politique, le personnel et les étudiants seront mieux outillés pour informer les gens. Ce sera une éducation constante. »

Elle a aussi fait part que les rites d’initiation ne sont pas présents sur le campus et que les journées d’accueil sont faites dans le respect des valeurs de l’établissement. De son côté, M. Clément a confirmé que les soirées étudiantes organisées par l’AGÉÉCST, où l’alcool et les situations à risque sont présents, se déroulent toujours sous la surveillance d’agents de sécurité sensibilisés à la cause.

« Avec le projet de résidence à l’arrière du Cégep de Sorel-Tracy, qui augmentera le niveau de vie étudiante et la circulation sur le campus, il est encore plus important d’informer les étudiants », a-t-il conclu.

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