16 mai 2024 - 08:00
Nos entreprises sont en bonne santé, selon DÉPS
Par: Stéphane Fortier

David Plasse, directeur général de Développement économique Pierre-De Saurel. Photothèque | Les 2 Rives ©

Les travaux au centre-ville de Sorel-Tracy ont rendu la vie difficile à plusieurs commerçants et certains d’entre eux ont dû profiter d’un programme d’aide financière, mais somme toute, les entreprises se portent plutôt bien dans la MRC de Pierre-De Saurel depuis la fin de la pandémie, selon l’organisme Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS).

Cette enveloppe de 150 000 $ était offerte par la Ville de Sorel-Tracy et administrée par DÉPS. L’analyse des dossiers d’entreprises qui sollicitaient un prêt était effectuée au sein de l’organisme économique.

« Si je me réfère au programme d’aide aux entreprises du centre-ville, des gens ont cogné à notre porte au point où le fonds est presque épuisé. Il est clair qu’il y en a qui avaient besoin de support », mentionne David Plasse, directeur général du DÉPS.

Tous les commerçants des rues Augusta et Prince ont été rencontrés de même que ceux situés aux angles des rues du Roi et George. « Mais plusieurs entreprises du centre-ville nous ont dit qu’ils n’avaient pas besoin d’aide et préféraient que l’on donne l’argent à ceux qui en avaient le plus besoin. Certains ont été peu affectés par les travaux », s’empresse d’ajouter Emanuèle Roux, adjointe à la direction et responsable des communications.

Le rapport annuel du DÉPS rapporte que huit entreprises ont eu recours à ce programme d’aide, soit six entreprises en 2023 et deux en 2024. « Il n’y a eu qu’une seule fermeture sur le lot, mais la personne en question continue tout de même de rembourser son prêt. Sauf quelques rares exceptions, qui se comptent sur le doigt d’une seule main, tout le monde rembourse ses prêts », fait remarquer M. Plasse, qui fait aussi allusion aux prêts COVID qui avaient été octroyés auparavant par le biais du PAUPME (Programme Aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises).

Au niveau des termes des prêts centre-ville, on parle d’un moratoire, capital et intérêt, de 36 mois à 6 % d’intérêt. « Si les gens remboursent tout, le dernier 20 % devient une subvention. La période d’amortissement totale est de 60 mois. Aucune caution personnelle et aucune garantie. C’est sur l’honneur », indique David Plasse.

« Ceux qui ont signé en décembre 2023 n’ont pas à rembourser avant 2027 (trois ans après la signature) », spécifie Emanuèle Roux qui ajoute que la stratégie du moratoire, c’était de laisser le temps aux entreprises de rembourser les prêts COVID avant de commencer à rembourser les prêts de l’aide au centre-ville.

« On n’a pas de difficulté à recevoir les paiements des entreprises et actuellement, c’est des prêts COVID pour le PAUPME qui sont remboursés. Donc, actuellement, ce ne sont pas les prêts du programme d’aide au centre-ville que les gens remboursent. Encore une fois il y a quelques exceptions. Par exemple, un restaurant du centre-ville est en changement d’actionnariat, on a donc permis une pause exceptionnelle, quand cette étape sera complétée, les paiements vont reprendre », souligne David Plasse.

Nos entreprises en bonne posture

Les entreprises de la MRC de Pierre-De Saurel se portent fort bien, selon DÉPS. « Dans l’ensemble de la MRC, il y a eu des cas isolés, mais il n’y a pas eu de difficultés majeures à notre connaissance. Il y a des entreprises qui ont un suivi chez nous, mais pas de cas majeurs. Personne n’a été sous la Loi de la protection de la faillite », aux dires de David Plasse.

« Et quant aux entreprises communautaires ou culturelles qui sont en difficulté, on peut leur apporter un soutien technique, mais au niveau monétaire et financier, cela doit passer par la MRC », précise Emanuèle Roux.

Selon David Plasse, la région est présentement en plein emploi. « On a des entreprises qui font leurs propres démarches pour embaucher, attirer des travailleurs étrangers dans le domaine des aciéries notamment. Il y a Rio Tinto qui a fait des mises à pied et à notre connaissance, c’est la seule entreprise qui en a fait, révèle-t-il. On collabore présentement avec deux entreprises en usinage pour l’embauche de machinistes. »

Mais y a-t-il des entreprises en détresse? « Pas à notre connaissance. Cela n’implique pas qu’il n’y en a pas. Le défi présentement, c’est de trouver des espaces pour prendre de l’expansion. Il y a de petites entreprises qui cherchent des terrains industriels, mais avec ce que le maire a annoncé, les 500 M$ en cours de négociation, cela laisse très peu de terrains disponibles. C’est le plus gros dossier qu’on a à gérer présentement. Les terrains de la ZIP (Zone industrialo-portuaire) de Sorel-Tracy, des entreprises sont en négociation sur presque chacun des sites. Il y a des lettres d’intention sur tous ces terrains », atteste le directeur général de DÉPS.

Il n’en reste pas moins que l’augmentation des taux d’intérêt touche grandement les entreprises. « Quand je suis arrivé en 2022, on prêtait à entre 0 % et 5 % d’intérêt. Maintenant, une entreprise qui vient emprunter chez nous doit prévoir entre 8 % et 10 % d’intérêt. C’est un gros changement en deux ans. Il y a autant de demandes malgré tout, on a même accordé des prêts de croissance à certaines entreprises (en démarrage avec un plan d’affaires prévisionnel sur cinq ans, par exemple) dont une qui avait une croissance de 300 % et devançait donc son prévisionnel. Il a fallu l’aider à supporter sa croissance », nous révèle David Plasse.

Et que nous réserve la prochaine année? « Une année de stabilité, une année où les gens seront prudents dans les différentes dépenses. Par contre, il y a de très bonnes nouvelles au niveau du programme Entreprises innovantes. Je vois beaucoup d’entreprises investir en robotisation, numérisation et automatisation », annonce David Plasse en conclusion.

 

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