C’est là-dessus qu’insiste le président de la Régie d’assainissement des eaux usées Richelieu / Saint-Laurent, Michel Péloquin, en réaction à l’article publié dans Les 2 Rives le 3 novembre à l’effet que la région est l’une des pires au Québec en ce qui concerne les rejets d’eaux usées.
Sorel-Tracy, Saint-Joseph-de-Sorel et Sainte-Anne-de-Sorel prennent effectivement le septième rang en ce qui concerne le nombre de déversements en 2019, avec un total de 1631, mais en ce qui concerne l’intensité des déversements par habitant, la région prend le 43e rang.
« Nous ne sommes pas les seuls et nous ne sommes pas les pires. Ce n’est pas vrai que nous sommes les plus médiocres », souligne-t-il en vantant la qualité exceptionnelle des installations de la station d’épuration régionale sur le boulevard Poliquin.
Un enregistreur et non un bâton
Le président de la Régie explique que la hausse subite du nombre de débordements qui se chiffraient entre 200 à 300, de 2011 à 2016, s’explique par le fait que plusieurs débordements n’étaient pas rapportés. « Avant ça, on mettait un bâton et s’il était tombé, ça voulait dire qu’il y avait eu un débordement, raconte-t-il. Depuis 2017, il y a un enregistreur en continu. Ce qui fait en sorte que s’il y a juste une goutte qui déborde, c’est considéré comme un déversement. »
Le nœud du problème, ce sont les tuyaux d’égout qui avaient été installés dans les années 1950 et 1960, ce qui correspond aux années fortes du développement de la ville. Comme partout ailleurs au Québec à cette époque, un réseau d’égout avec un seul tuyau avait été mis en place, au lieu de séparer le pluvial et le sanitaire. Comme c’est la pratique de nos jours.
« Ce qui fait que quand il pleut ou qu’il y a une fonte de neige, le sanitaire ne suffit pas à la tâche et il y a des débordements », explique Michel Péloquin. Le maire de Sainte-Anne-de-Sorel avait d’ailleurs été parmi les premiers à dénoncer le flushgate de la ville de Montréal. Il a aussi été celui qui, avec son conseil, a réglé un problème de rejet d’eaux usées qui durait depuis des années à l’île d’Embarras.
« On traîne ça encore, continue-t-il. Au fur et à mesure qu’il y a des réparations, les villes doublent leur canalisation. Parce que si on décidait de doubler tous les tuyaux [du jour au lendemain], il faudrait mettre pratiquement toute la ville en chantier. »
Impossible également de penser à mettre en place des infrastructures de surverse, estime le président de la Régie « D’abord ça coûterait une fortune, mais il nous faut aussi des endroits pour le faire, et on n’en a pas. Imaginez d’en mettre au centre-ville de Sorel-Tracy. Il n’y aurait pas de place, soutient-il. C’est pour ça que maintenant, les villes pensent à inclure des bassins de rétention quand il y a du développement résidentiel. »