Comme le nombre de mégawattheures est limité, le ministre ne pourra pas faire lever tous les projets industriels du Québec et il devra en prioriser. « Bien sûr, on va prioriser les services essentiels, comme les hôpitaux ou les écoles. Pour les projets industriels, on devra faire des choix. Mon rôle de ministre est de s’assurer d’une bonne répartition de la richesse et de prôner des projets porteurs, notamment en décarbonation. Par exemple, Rio Tinto Fer et Titane a un projet majeur de décarbonation, mais les mégawattheures ne sont pas tous disponibles présentement », soutient M. Fitzgibbon.
Le ministre a toutefois révélé que deux projets sont sur la table à Sorel-Tracy, dont un qui nécessite un peu moins d’énergie et qui pourrait être viable. « Ce que j’ai dit aux élus, c’est que nous voulons travailler avec eux. Je donne beaucoup d’importance au développement économique régional. Maintenant, comment choisir un projet et pas un autre? On va travailler avec élus de chaque région, y compris à Sorel-Tracy », explique-t-il.
Selon lui, la région mise sur plusieurs « forces vives », comme son intérêt dans le chantier naval de la Davie et son expertise dans les projets éoliens, dont un deuxième parc qui est à l’agenda.
Pierre Fitzgibbon devra prendre position d’ici le 31 mars prochain pour les projets à prioriser.
« La ville ne sera plus la même dans cinq ans »
Le maire de Sorel-Tracy, Patrick Péloquin, a participé à cette rencontre et il en est sorti encouragé. « On ne nous a fait aucune promesse, mais le but était de démontrer à quel point la région est bien organisée et surtout mobilisée avec Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS), la MRC de Pierre-De Saurel, la Ville de Sorel-Tracy et le député Jean-Bernard Émond. Il y a plein de projets potentiels et on a voulu montrer au ministre qu’on est prêts parce que la ville ne sera plus la même dans cinq ans », insiste-t-il.
Le but de cette rencontre était donc de connaître les règles du jeu puisque l’énergie est contrôlée et ce ne sont pas tous les projets qui pourront en bénéficier. Une annonce est prévue vers la fin mars. « On voulait voir si nos projets pouvaient se qualifier. On est sorti de là avec aucune garantie, mais la rencontre a été très positive », assure Patrick Péloquin, qui s’attend à ce que d’importantes nouvelles soient annoncées dès ce printemps à Sorel-Tracy.
« On est en compétition avec d’autres régions, donc il faut montrer à quel point on est sérieux dans nos démarches. On a des terrains libres, on travaille ensemble et on a des atouts comme la symbiose industrielle, l’industrie navale et une offre agroalimentaire riche », conclut-il.