14 février 2023 - 09:09
« On a fait nos devoirs! » — Jean Cournoyer
Par: Rachel Gauthier

Le secteur du projet domiciliaire de Jean Cournoyer, qui comprend un cours d’eau et des milieux humides, abrite des espèces fauniques à statut précaire. Photo tirée de Facebook

Pour son projet résidentiel de 763 logements, Jean Cournoyer a embauché un biologiste, Fernand Jr. Gaucher, pour s’assurer de ne pas nuire aux espèces vulnérables qui vivent sur le terrain ciblé. Le promoteur compte leur bâtir des aménagements fauniques qui favoriseront leur cohabitation avec la population.

« On a fait nos devoirs! », assure M. Cournoyer.

Le biologiste Fernand Jr. Gaucher, de chez Enviro-Guide AL inc. à Granby, a réalisé une caractérisation écologique du site pour connaître les possibles conséquences environnementales de son implantation sur le terrain du secteur de la rue des Muguets, du boulevard de Tracy et du chemin Saint-Roch.

« On fait l’inventaire des espèces fauniques et floristiques à statut précaire ainsi que la délimitation des milieux humides et des cours d’eau. […] Quand on produit un rapport de ce genre, on va vérifier auprès de différentes banques de données pour savoir s’il y a des espèces déjà recensées dans le secteur et s’il y a des espèces menacées ou vulnérables fauniques ou floristiques qui ont été recensées. […] En consultant les banques de données du CDPNQ [Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec], on a vu qu’il y avait des espèces à statut précaire dans le secteur pour lesquelles on pouvait faire des aménagements pour leur bénéfice. »

Les trois espèces identifiées dans le rapport sont des martinets ramoneurs (une espèce d’oiseau), des chauves-souris et des couleuvres. M. Gaucher a donc suggéré au promoteur d’ajouter trois aménagements fauniques pour bonifier le projet de développement, soit l’installation de dortoirs à chauve-souris, l’implantation d’un site de nidification pour le martinet ramoneur et l’aménagement d’un hibernacle pour les couleuvres.

Les aménagements fauniques

Les dortoirs à chauves-souris sont des cabanes comprenant une ou plusieurs chambres pour ces chiroptères. Les modèles des dortoirs sont habituellement de taille moyenne. Ces installations soutiendront la population de chauves-souris dans le secteur et favoriseront leur présence.

Le site de nidification des martinets ramoneurs est l’aménagement d’une fausse cheminée d’environ cinq ou six mètres de hauteur. Le biologiste explique que les martinets ramoneurs nichaient auparavant dans des arbres creux, qui sont de plus en plus rares, et qu’ils se sont réfugiés dans les cheminées des usines désaffectées, d’où leur nom. Cependant, avec la destruction de ces usines, cette espèce d’oiseau est en déclin puisqu’ils perdent leur site de nidification. M. Gaucher précise s’être inspiré du succès d’un projet pilote réalisé en 2020 à Granby, alors qu’une fausse cheminée de briques avait été aménagée dans le parc de la Tannerie pour la sauvegarde de cette espèce menacée. Pour sa part, M. Cournoyer a l’intention de faire construire deux fausses cheminées.

Les hibernacles pour les couleuvres sont des refuges souterrains qui permettent aux couleuvres d’hiberner à l’abri du gel. Il s’agit de trous remplis de pierres et de branches mortes. La création de ces hibernacles favorisera la présence de la population de couleuvres dans le secteur.

Jean Cournoyer révèle que le site comprendra un panneau d’interprétation qui expliquera la situation des trois espèces à statut précaire et l’utilité des installations. Il s’agit également d’une recommandation du biologiste.

« Bien évidemment, les aménagements fauniques qui seront réalisés bonifieront grandement le projet de M. Cournoyer d’un point de vue environnement, en plus de sensibiliser la population aux espèces fauniques à statut précaire », soutient Fernand Jr. Gaucher.

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