Une politique de financement globale et durable
La discussion actuelle relève de la panique : les déficits sont colossaux, il faut agir d’urgence. Pour que ce soit la dernière fois, la prochaine rencontre de la ministre avec ses collègues municipaux doit aussi porter sur une politique globale et équilibrée. Garantissant durablement les fonds nécessaires. Pas des patchages de dernière minute comme l’année dernière ou encore probablement cette année.
… par l’immatriculation automobile et la taxe sur les carburants?
Certainement! les automobilistes bénéficient d’investissements collectifs très importants pour délester les routes d’un nombre appréciable de véhicules et une fluidité maximale de leurs déplacements. Exemples : les stationnements incitatifs de Tracy et de Contrecœur. Rappel : ce dernier a coûté plus de 4 millions de dollars! Sans eux, les désagréments au pont-tunnel seraient devenus de véritables apoplexies infernales et invivables. Quant au prix du carburant – largement préparé aux installations de Kildair / Sprague à Tracy – ses variations influent sur l’achalandage aux points névralgiques : plus il augmente, plus les automobilistes sont portés à délaisser leur véhicule.
… par une augmentation de l’offre de service collectif avec une interconnectivité accrue
Là encore, notre région est un modèle puisqu’elle a instauré de nombreuses nouvelles lignes : à la STC Pierre-de-Saurel, 751 et 752; chez EXO, 701, 707 ET 709. Avec un hic : les autobus de la STC passent près du stationnement incitatif de Contrecœur sans s’y arrêter! Une anomalie due aux incongruités administratives qui doivent être résolues dans la vaste réglementation à venir. Et aucun autobus local ne dessert les gares fluviales de Saint-Ignace et de Sorel que le MTQ&MB a fait construire à grands frais 25 millions ici. Sans investir dans la correspondance avec les traversiers! Actuellement, un usager de Berthier désirant se rendre à Varennes, par exemple, n’a d’autre choix que de passer par Montréal. Une absurdité quand on sait la fluidité de nos transports dans notre région. (À l’exception du pont Turcotte qui a fait de Sorel et de Tracy des centre-villes orphelins de leur troisième lien.)
… et surtout la modulation des contributions
Alors que notre région se relève lentement du désastre industriel dû à la fermeture de Marine Industries, Drummondville, elle, frappée plus tôt, a rattrapé son retard et les revenus y sont plus élevés que chez nous. Nos contribuables modestes qui en arrachent encore, doivent-ils payer le même prix que la masse des travailleurs aisés ailleurs? Une contribution de 50 $ sur le permis de conduire actuel, passe encore! Mais plusieurs centaines? c’est injuste! Le taux doit être modulé par des variables telles que le poids et la puissance des véhicules.
Impossible? C’est déjà ce qui se passe pour les subventions aux VE : elle n’est totale que pour un maximum de kW, et décroît très rapidement jusqu’à devenir nulle. D’ailleurs, les électromobilistes bénéficient d’un avantage supplémentaire bien connu : un coût extrêmement bas du kW/heure pour leur « carburant ». Cette année, les réductions de chauffage considérables de l’hiver particulièrement doux, ont même largement compensé tout ou partie de leur surplus de consommation électrique.
Une politique de financement durable et modulée
Interconnectivité des modes de transport et modulation des contributions citoyennes sont les clefs de la mobilité durable. Le Ministère ne peut pas juste accoler cette mention à son appellation : il doit assumer son rôle de leader dans la nécessaire réforme. Sinon, la ronde de négociations à venir ressemblera encore une fois à un jeu de tir à la souque déplorable.
Joseph A. Soltész, Contrecœur