Dans la MRC de Pierre-De Saurel, cette grève touche le CPE La Marelle (qui inclut La Marmaille, Marie-Stella, Marie-Soleil et Marie-Lune), le CPE La Petite Marine et le CPE des Marguerites, ce qui représenterait entre 100 et 125 personnes travailleuses et toucherait entre 800 et 1000 enfants.

En tant que parents, mais aussi en tant que citoyens, nous sommes inquiets. Nous sommes inquiets pour nos personnes éducatrices et travailleuses, pour nos enfants, pour le réseau des CPE et, ultimement, pour notre société. Nous sentons que nos personnes éducatrices sont à bout de souffle et que le réseau des CPE est mis à mal. Non seulement il manque de places dans le réseau pour y accueillir tous les enfants dont les parents espèrent une place, mais il devient de plus en plus difficile de recruter des personnes éducatrices (surtout qualifiées) et de les maintenir dans le réseau. Vu les conditions de travail actuelles, il est difficile préserver les services en place alors qu’ils ne suffisent déjà pas.

Mais qu’attendons-nous? Qu’attendons-nous pour comprendre que l’heure est grave? Pour réagir? Pour soutenir nos personnes éducatrices et travailleuses? Oui oui, nous disons bien NOS personnes éducatrices, non pas parce qu’elles nous appartiennent, mais bien parce que l’impact de leur travail se fait sentir chez l’ensemble des personnes citoyennes, qu’elles soient parents ou non.

Que nous faut-il de plus pour soutenir celles qui prennent une place centrale dans ce fameux village qu’il faut pour élever un enfant? Celles qui contribuent au développement, à la stimulation, à l’éducation et au bien-être de nos enfants, petits-enfants, neveux, nièces, voisins, mais aussi des enfants de nos collègues, de nos amis, et de toutes les personnes qui nous offrent des services. Celles qui contribuent à forger la nouvelle génération, les adultes de demain. Celles sans qui il serait impossible pour de nombreux parents de conjuguer vie professionnelle et vie familiale. Celles qui, invariablement, accueillent nos enfants avec toute la bonne humeur du monde. Celles qui, actuellement, envoient des signaux de détresse.

Elles se disent épuisées et demandent de meilleures conditions de travail dont davantage de services pour les enfants à besoins particuliers. Après tout ce qu’elles font pour notre société, n’est-ce pas à notre tour de les soutenir? De nous intéresser à leur réalité, à leurs revendications?

Il est grand temps, pour toutes les personnes citoyennes que nous sommes, de démontrer notre reconnaissance et notre solidarité envers les personnes éducatrices et travailleuses de nos CPE. Répondons à l’appel de l’organisme « Ma place au travail » et offrons, à nos personnes éducatrices et travailleuses, une dose de réconfort.

Jacinthe Parent et Jean Baptiste Habineza
Parents et citoyens inquiets
Saint-Robert