24 février 2023 - 14:54
Optilab : l’APTS demande un moratoire sur la construction du laboratoire serveur
Par: Jean-Philippe Morin

Tous les laboratoires en Montérégie, dont ceux de Sorel-Tracy, seront transférés à Saint-Bruno-de-Montarville en 2025. Photothèque | Les 2 Rives ©

Le CISSS de la Montérégie-Centre a annoncé, le 22 février, la construction d’un nouveau laboratoire serveur où seront effectuées les analyses des prélèvements non urgents provenant de l’ensemble des établissements de santé de la Montérégie. Un syndicat demande toutefois un moratoire sur cette construction.

Le laboratoire serveur sera situé dans le Parc d’affaires Gérard-Filion à Saint-Bruno-de-Montarville. Il sera aménagé dans un bâtiment d’une superficie d’environ 6130 m², construit sur deux étages. Les travaux de construction, qui seront effectués par le Groupe Decarel Inc., débuteront en mars 2023 et s’échelonneront jusqu’en janvier 2025. Le début des activités à ce centre serveur est prévu à l’automne 2025. Le coût total du projet est évalué à 91,2 M$, financé par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Rappelons que la réforme Optilab se trame depuis moment déjà. Le CISSS avait acheté le terrain auprès de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville en octobre 2019.

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), qui représente plus de 5400 membres œuvrant dans les laboratoires publics de toutes les régions du Québec, dont près de 600 en Montérégie, croit qu’il s’agit d’une « grave erreur ». Le syndicat dénonce entre autres les effets néfastes de la centralisation des laboratoires d’analyses biomédicales.

« La réforme Optilab est en train de mettre en échec les capacités d’analyse de notre réseau public de santé et de services sociaux, essentielles pour offrir des services de proximité et de qualité à la population. Nous revendiquons une décentralisation des laboratoires et une meilleure considération du personnel. La direction du CISSS est peut-être fière d’annoncer une pelletée de terre, mais ne réalise-t-elle pas qu’elle s’enfonce dans un cercle vicieux? », dénonce Sandra Etienne, quatrième vice-présidente de l’APTS et technologiste médicale.

Puisque la grappe des laboratoires montérégiens couvre un vaste territoire, allant de la frontière américaine à Longueuil et de Saint-Hyacinthe et Sorel-Tracy jusqu’à Châteauguay, la centralisation de la majorité des analyses à Saint-Bruno ne permettra pas de respecter les délais requis pour offrir un service de proximité, croit l’APTS.

« Le ministère ne peut plus ignorer les conséquences directes de la centralisation des laboratoires sur la population. Il garde malgré tout le cap sur sa réforme. Les services de proximité sont compromis, les emplois stimulants sont concentrés à un seul endroit, les établissements n’arrivent plus à retenir ou à attirer le personnel qualifié, les professions en laboratoire sont dévalorisées, il y a pénurie de personnel et les personnes en place subissent une grande surcharge de travail, ce qui augmente les délais d’analyse, amoindrissant un peu plus encore les services à la population », poursuit Sandra Etienne.

Rappelons que les diplômés en technologie d’analyses biomédicales effectuent une multitude de tâches techniques et précises afin de permettre d’établir le diagnostic des maladies ainsi que d’assurer un suivi adéquat des patients et de leur traitement.

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