1 février 2023 - 07:03
Oser parler du suicide pour sauver des vies, une conversation à la fois
Par: Deux Rives

Dans des situations plus difficiles, parler à un proche ou à un organisme est la clé pour s’en sortir. Photo freepik.com

Un texte de Louis Latraverse

Malgré la multitude des moyens de communication, parler du suicide demeure tabou. Une des thématiques de la Semaine de prévention du suicide, qui aura lieu du 5 au 11 février, le suggère : oser parler du suicide peut sauver des vies. Écouter, dialoguer, c’est aider une personne à déconstruire un problème énorme qui l’aspire dans la spirale sans fin du désespoir, une conversation à la fois.

Le suicide est un problème de santé publique majeur qui touche des personnes de tous âges et de toutes origines. La prévention se fait par la sensibilisation, la promotion de la santé mentale et l’offre de soutien et de ressources aux personnes en difficulté.

Une personne qui traverse une période difficile ne doit pas rester seule. De nombreux organismes sont pour les écouter, les soutenir, les accueillir et les accompagner.

Nathalie Brunelle, directrice et intervenante du groupe d’entraide de L’Arrêt-Court, confirme une progression des besoins : « Depuis quelque temps, nous avons comme trois personnes nouvelles à chaque semaine qui viennent chercher des services. Quand on a des gens qui se présentent ici et qu’on voit qu’ils ne vont pas bien, on offre le service d’écoute et d’intervention pour les aider. Des fois, ça prend plus que ça, alors on réfère à La Traversée. On travaille toujours en collaboration avec les autres organismes, en complémentarité avec les intervenants ».

Elle poursuit : « On est beaucoup à l’écoute. Nous, on ne travaille pas avec des patients, on travaille avec des humains. Quand les gens ne vont pas bien, faut pas attendre. Appelez, on est là pour vous aider, pour vous écouter. C’est ouvert à tout le monde, 18 ans et plus qui ont un problème de santé mentale. Une problématique de santé mentale, ce n’est pas de la folie, c’est une maladie. Si on n’a pas les compétences, on réfère. On ne laissera pas personne dans la rue. »

Le Centre de transition Perceval, une ressource de suivi psychosocial, existe depuis 1984. Selon Julie Potvin, technicienne en travail social et adjointe à la direction, il y a toujours une part de prévention à travers leurs interventions : « Chez certains de nos gens, la sonnette d’alarme est plus claire. On est plus aux aguets selon leur historique ».

« Notre clientèle provient des travailleurs sociaux et des psychiatres du CISSS. Ce sont des adultes qui ont une problématique de santé mentale sévère et persistante. Dans les derniers temps, on a eu une recrudescence de demandes. Nos gens sont plus hypothéqués, plus tristes. On n’est pas un centre d’écoute 24/7, mais on va toujours diriger les personnes vers les bonnes ressources », de préciser Mme Potvin.

Pour sa part, Francine Gamelin, éducatrice spécialisée, souligne l’importance de travailler avec les autres ressources, telles que l’Arrêt-Court, la Porte du Passant, le Centre d’action bénévole, le Vaisseau d’or, la Coop ménagère, etc. « On essaie d’enlever les préjugés envers la maladie mentale. il y a un être humain derrière la maladie. Cela peut arriver à n’importe qui. Il faut arrêter d’avoir peur », de conclure Mme Gamelin.

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