Koriass, Fouki, Les Louanges, Émile Bilodeau, Bernard Adamus, La Chicane, Caravane, L’Amalgame, Ludovick Bourgeois, Larry Kidd, Les PornFlakes…
Sur les 14 concerts payants de la programmation, 10 d’entre eux ne seront donnés que par des artistes hommes solos ou par des groupes formés que d’hommes.
Les quatre autres concerts ne seront pas donnés par des femmes, mais bien par des bands dans lesquels on retrouve des femmes. Mise à part la soirée Ride de filles, assurée par le groupe Les Pornflakes (5 hommes) qui seront accompagnés de Lulu Hughes, et de trois autres grandes interprètes féminines.
Les femmes n’occupent donc même pas 29 % de la programmation pour la portion payante du festival. Et ce n’est pas la première édition que cette situation se produit.
De son côté, la scène Rio Tinto compte huit de ses neuf spectacles assurés par des hommes seulement. La scène du Cactus-Fougasse-Ogusta s’en sort avec un constat un peu moins pire, quelques interprètes féminines s’y retrouveront, mais surtout des bands mixtes trop souvent composés d’une femme pour quatre hommes.
Malheureusement, je ne suis pas la seule à faire ce genre de constat. Déjà en 2017, les artistes Mélanie et Stéphanie Boulay, Ariane Brunet, Catherine Durand, Ariane Moffatt, Safia Nolin et Amylie avaient publié une lettre ouverte dans le quotidien Le Devoir dans laquelle elles dénonçaient un traitement inéquitable de la part du milieu.
« Depuis la médiatisation récente du contenu de différents festivals québécois, nous avons aussi pris conscience avec consternation de la faible représentation des femmes dans les programmations (souvent moins de 30 %, et même 10 % dans certains festivals, alors qu’à la Société professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec, dans le volet Chanson, on recense 42 % de femmes inscrites et 49 % à l’Union des artistes) », écrivaient-elles à l’époque.
Alors que l’on parle de plus en plus dans les médias de parité, de féminisme et de la place des femmes, il est étrange de constater que le Gib Fest ne semble pas avoir pris le temps d’y méditer.
Ce constat se fait également dans plusieurs autres festivals de la province. Je sais que la nouvelle organisation du Gib Fest travaille fort pour faire renaître le festival, mais tant qu’à se démarquer, pourquoi ne pas le faire à tous les niveaux et en donnant l’exemple.
Je n’invite pas les gens à dénigrer le Gib Fest, je suis reconnaissante de l’attrait qu’il apporte à la région et de l’importance des retombées économiques de celui-ci pour les gens d’ici, mais je demande au comité organisateur d’y réfléchir lors de la prochaine édition.
Et pourtant, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas de femmes qui se sont démarquées cette année dans le domaine de la musique. En prenant environ cinq minutes de ma journée, j’ai réussi à penser à une vingtaine d’interprètes québécoises.
Où sont les Charlotte Cardin, Lydia Képinski, Klô Pelgag, Samuele, Safia Nolin, Marie-Gold, Rosie Valland, La Bronze, Sara Dufour, Sophie Pelletier, Sarah Toussaint-Léveillée, Ingrid St-Pierre, Sarahmée, Milk & Bone, KROY, est-ce que j’ai vraiment besoin de continuer?