Une personne qui est intervenue le 8 décembre dernier auprès de la dame n’en revenait pas du temps d’intervention de l’ambulance, qui arrivait de Pierreville. Les travaux sur le boulevard Fiset auraient passablement ralenti son arrivée. « On tentait de l’aider comme on pouvait, mais elle crachait du sang et elle perdait connaissance. On n’a aucune idée de son état aujourd’hui », commente-t-elle.
Une autre ambulance demandée
Cette situation n’est malheureusement pas isolée, regrette le président du syndicat local des paramédics, Maxime Godin Boulianne. En ce moment, on compte trois ambulances de jour et deux ambulances de nuit pour couvrir toute la MRC de Pierre-De Saurel, mais aussi des municipalités plus loin comme Contrecœur, Saint-Louis et Saint-Marcel-sur-Richelieu, par exemple.
« Ça fait plusieurs dizaines d’années qu’on a ce nombre d’ambulances. C’est un très grand territoire. Contrecœur a plus que doublé dans les cinq dernières années et la population est vieillissante. On demande une nouvelle ambulance depuis très longtemps », plaide-t-il.
Selon M. Godin Boulianne, tous les jours, des ambulances de l’extérieur doivent prendre le relais pour des appels dans la région. « Aujourd’hui [le 20 décembre], une équipe n’a pas dîné parce qu’elle était d’un appel à l’autre. Hier aussi c’est arrivé. Aujourd’hui, deux véhicules de la compagnie Demers (sur la Rive-Sud) sont intervenus sur notre territoire parce que nos ambulances étaient sur d’autres appels. Hier, il y a eu trois appels pris en charge par Demers ou Pierreville. Ça arrive quotidiennement qu’on ne fournisse pas à la demande », insiste-t-il.
« Selon les règles, il faut qu’on soit occupés 90 % du temps pour justifier l’ajout d’une ambulance. Mais est-ce que dans ce 90 %, on compte les pauses? Ou les moments où on inspecte le véhicule? Ou quand on remplit la paperasse? », questionne-t-il.
Selon le directeur des opérations chez HRH Services préhospitaliers, Claude Lemay, il arrive que certaines périodes soient plus occupées. Par exemple, le 8 décembre dernier, les trois équipes étaient déjà en intervention et la plus près était à Pierreville.
« À l’occasion, il peut arriver d’avoir une équipe supplémentaire si la demande est grande. Le 8 décembre, il y avait une quatrième équipe, mais elle a terminé son quart de travail à 14 h. Si l’intervention s’était déroulée en début d’après-midi, il y aurait eu quatre ambulances sur le territoire », indique-t-il.
Selon M. Lemay, le nombre d’appels dans la grande région de Sorel-Tracy est plutôt stable, allant entre 5000 et 6000 par année, si bien qu’il ne croit pas qu’une ambulance sera ajoutée. « On ne compte pas là-dessus. Le système est bâti d’une certaine façon en fonction du nombre de transports annuellement », souligne le directeur des opérations.
Pas d’ajout nécessaire, indique le CISSSMC
Selon le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre (CISSSMC), qui gère les services ambulanciers partout en Montérégie, une ambulance de l’extérieur n’est pas appelée quotidiennement à Sorel-Tracy, contrairement à ce que mentionne le syndicat local.
« Cette pratique est prévue et encadrée par la Loi sur les services préhospitaliers d’urgence. Partout au Québec, lorsque la situation le nécessite, les ressources ambulancières des secteurs limitrophes peuvent être déployées à l’extérieur de leur zone d’intervention habituelle afin d’assurer l’efficacité du service offert », indique la porte-parole du CISSSMC, Joëlle Jetté, par courriel.
Par ailleurs, malgré la hausse de population à Contrecœur, le nombre d’appels n’a pas bondi en flèche, selon Mme Jetté. « La dernière année, la municipalité de Contrecœur a connu une hausse de moins de 2 % des appels avec 549 affectations en 2022-2023 et 540 affectations en 2021-2022. Il n’est pas envisagé d’augmenter le nombre d’ambulances dans le secteur », conclut-elle.