Aux dires de Dominic Gosselin, coordonnateur d’Action logement Pierre-De Saurel, organisme qui défend les droits des locataires vivant dans la MRC, il y a actuellement une dizaine de cas qui devront se retrouver devant le tribunal du logement le 11 juillet prochain. « Ce sont des personnes qui devront faire face à l’éviction de leur appartement pour toutes sortes de raisons, dont le non-paiement du loyer », explique M. Gosselin.
Ce dernier enchaîne avec le fait que la plupart des locataires sont pris à la gorge et le fait de ne pas payer leur loyer à temps ne relève pas toujours de la mauvaise volonté. « Leur capacité de paiement ne suit plus le prix demandé », fait remarquer Dominic Gosselin.
Après leur passage au tribunal du logement, il faudra que ces locataires attendent quelques jours pour connaître le verdict. « Si le juge tranche en faveur des propriétaires, on se retrouvera avec plusieurs personnes sans logis à la fin du mois de juillet », prévoit M. Gosselin, qui croit que l’on aura un portrait de la situation à ce moment.
Le 1er juillet est une chose, mais le coordonnateur d’Action logement Pierre-De Saurel rappelle que, chaque semaine, il reçoit des demandes d’aide pour des cas d’éviction.
« Ces jours derniers, j’ai eu le cas d’une famille qui demeurait dans un 4 1/2 et qui devait emménager dans un 5 1/2 au loyer de 1270 $ par mois. Une aubaine. Au moment d’en prendre possession, le propriétaire leur a interdit d’emménager parce qu’il y avait des punaises de lit et des insectes nuisibles dans la chambre supplémentaire qu’ils voulaient aménager. Ils se retrouvent donc le bec à l’eau et doivent demeurer chez des amis en attendant de se trouver un logement », relate Dominic Gosselin.
Une aide précieuse
Du côté de l’Office d’habitation (OH) Pierre-De Saurel, aucune demande d’aide n’avait encore été acheminée au Service d’aide à la recherche de logement (SARL). « Ça se passe bien, jusqu’à présent. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a personne dans le besoin, mais si c’est le cas, il faut qu’ils nous le fassent savoir », de dire Debbie Savoie, directrice générale de l’OH Pierre-De-Saurel.
« Vous savez, la crise du logement, c’est tout au long de l’année qu’on la vit. En 2024, nous avons reçu près de 300 (299) demandes d’aide pour des logements. Pour l’instant, nous assurons un service d’aide téléphonique depuis le 15 juin et il sera en vigueur jusqu’au 13 juillet en semaine, en plus du samedi et du dimanche », mentionne Mme Savoie, qui ajoute que l’organisme offre un service de dépannage en cas d’urgence moyennant certains critères.
Debbie Savoie indique que si le 1er juillet de cette année est plutôt tranquille, cela n’a pas toujours été le cas. « Il y a deux ans, on a eu deux situations plutôt dramatiques, des personnes qui se retrouvaient carrément à la rue », de relater Debbie Savoie.
Agir en amont
À La Porte du Passant, il n’y a pas vraiment eu de gens à aider en urgence au lendemain du 1er juillet. « Les gens connaissent la ressource et, bien avant le 1er juillet, nous avions commencé à aider ceux qui voyaient arriver l’échéance de leur bail, et ce, dès le mois de mai et en juin. Nous avons donc agi en amont », mentionne Marie-Josée Averill, directrice générale de La Porte du Passant.
Cette dernière affirme que des 3 1/2, dont le loyer peur aller jusqu’à 1500 $, il n’en reste déjà plus et que les 4 1/2 sont inabordables. « C’est la raison pour laquelle on voit souvent deux familles partager un 4 1/2. Même une simple chambre est à 800 $ », dit-elle.
Selon un sondage réalisé par La Porte du Passant, 30 % de leur clientèle doivent consacrer 50 % et plus de leur revenu pour se loger alors que la norme est de 30 % à consacrer au logement pour vivre décemment. « Et parmi nos membres, 10 % payent 1000 $ et plus pour se loger », indique Mme Averill.
Par ailleurs, Véronique Champoux, travailleuse de rue à Sorel-Tracy, rapporte que trois personnes ont dû être soutenues en matière de logement. Cette année ne diffère pas des années précédentes, car il y en a toujours qui se retrouvent à la rue. Dans les situations d’urgence, Mme Champoux prévoit le prêt de tentes pour pallier le manque de logements temporaires.
Avec la collaboration d’Alexandre Brouillard