L’homme de 58 ans a côtoyé les troubles anxieux pendant une bonne période de sa vie. « En 1983, sur un joint, j’ai très mal réagi au THC. Ç’a été le chaos. Il a fallu que je me reconstruise et ça n’a pas été un chemin en ligne droite ni un beau conte de fées. J’ai été dans la chute pour me relever et graduellement retrouver un équilibre. Ça s’est fait à long terme », souligne-t-il.
À raison de 15 à 20 km de marche par jour, il rencontre des gens et récolte des témoignages grâce à du matériel audio et vidéo qu’il s’est procuré.
Il présente ce projet depuis un an auprès de producteurs et de diffuseurs, sans réponse positive pour le moment. « Ce projet de documentaire ou de série-télé en lien avec les troubles anxieux m’habite. Certains disent « on le ne le voit pas on ne sait pas. » Il y a un peu, pour ne pas dire, beaucoup de frilosité », explique-t-il.
Ce refus ne l’a pas empêché de réaliser le projet. « Je me suis dit : pourquoi ne pas attirer l’attention avec un geste d’éclat, une marche? Joindre l’utile à l’agréable, soit être en santé, respirer et aller sur le terrain, parler avec les gens des troubles anxieux. Démontrer qu’un projet télévisuel pourrait avoir de très bonnes cotes d’écoute parce que ça touche beaucoup de gens. Les chiffres officiels, c’est 12,5 % à 13 % de gens touchés, mais d’après moi, c’est beaucoup plus que ça », mentionne le comédien.
Il insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une course ou d’un défi de performance. Le but est de rencontrer, de susciter des discussions et des échanges ainsi qu’inciter les gens à briser l’isolement. « Jusqu’à maintenant, la réponse est hallucinante. J’ai eu des aveux, les langues se délient. Un couple en moto m’a arrêté pour me parler, une dame m’a invité à prendre un verre d’eau pour discuter, des clubs de marcheurs ont voulu aussi me parler », précise-t-il.
Un accueil chaleureux à Sorel-Tracy
Il affirme avoir été accueilli de façon formidable dans la région. « Mon regard sur Sorel a changé. Je suis natif de Québec et j’ai souvent pris la 132 pour éviter l’autoroute 20. J’avais une idée, une étiquette. Je me disais Sorel, c’est plus difficile, ce n’est pas très joli, mais mon regard a changé. Il y a des beaux bâtiments, des parcs. Je sens un mouvement. Faut se sortir du jugement et du préconçu », avoue-t-il.
Son arrivée à Rimouski devrait se faire vers la fin du mois d’août. Pendant son parcours, il amasse aussi des fonds pour l’organisme Phobies-Zéro dont il est le porte-parole. Phobies-Zéro est un groupe de soutien et d’entraide pour les jeunes et les adultes souffrant de troubles anxieux, incluant le trouble obsessionnel compulsif.