26 mai 2025 - 10:25
Perte de 20 % de son financement : le CTTÉI demande l’aide de Jean-Bernard Émond
Par : Alexandre Brouillard

En mai 2024, le CTTÉI et Claude Maheux-Picard (deuxième à partir de la gauche) avaient été honorés par Jean-Bernard Émond à l’Assemblée nationale à Québec. Photo tirée de Facebook

Récemment, le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) a décidé d’abolir le financement des centres collégiaux de transfert technologique (CCTT). Localement, cela se conjugue par une perte de 86 000 $ pour le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI).

Claude Maheux-Picard, directrice générale du CTTÉI, demande donc à Jean-Bernard Émond, député de Richelieu, d’intervenir auprès de Christopher Skeete, ministre délégué à l’Économie, afin qu’il reconsidère la décision de son ministère. « Cette décision nous place dans une situation de précarité injustifiée et remet en question notre capacité à répondre aux besoins croissants des entreprises du Québec », soutient-elle via communiqué.

Au Québec, l’ensemble des CCTT a perdu 20 % de son financement public, soit une somme de 5,1 M$ issue du MEIE.

Comme tous les CCTT de la province, le CTTÉI reçoit 429 000 $ par an de subventions. Donc, en plus du montant de 86 000 $ qu’octroyait le MEIE, le Centre reçoit une somme de 343 000 $ du ministère de l’Enseignement supérieur. Ces subventions permettent de soutenir des éléments cruciaux au fonctionnement des CCTT, comme le maintien des infrastructures, la capacité d’accompagnement des entreprises et la stabilité des équipes de recherche.

Selon la directrice, cette décision du MEIE envoie un signal troublant de non-reconnaissance du rôle des CCTT à l’économie québécoise, malgré leur contribution directe à l’innovation, à la compétitivité des PME et au développement régional.

Jean-Bernard Émond dit comprendre les préoccupations exprimées par Mme Maheux-Picard. « Notre gouvernement continue de soutenir la mission économique des CCTT à travers plus de 30 programmes, incluant le financement de projets d’innovation, le soutien aux infrastructures de recherche et le renforcement de la compétitivité des entreprises. Dans le contexte budgétaire actuel, certains ajustements sont nécessaires, mais notre appui demeure constant. Nous serons toujours aux côtés des CCTT pour les accompagner dans leur évolution », mentionne-t-il.

Valse de coupures et de compressions

Cette coupure, combinée aux restrictions budgétaires qui affectent le réseau collégial, suscite une vive inquiétude chez les partenaires régionaux du CTTÉI, prévient Claude Maheux-Picard. « Les entreprises que nous accompagnons, les organisations de développement économique, la Fédération des Cégeps et plusieurs leaders régionaux nous ont déjà fait part de leur préoccupation », informe-t-elle.

Rappelons qu’à l’échelle provinciale, les cégeps doivent couper 151 M$. À Sorel-Tracy, le Collège doit couper 1,3 M$. « Pour ma part, avec les coupures aussi annoncées au niveau des cégeps, je crains que ça ne soit que le début du déclin pour nos établissements de recherche appliquée », ajoute la directrice.

Face à ces dossiers, Gabriel Arpin, candidat aux dernières élections provinciales dans Richelieu et candidat à l’investiture pour les prochaines élections pour le Parti québécois (PQ), souligne ce qu’il appelle l’incohérence de la CAQ dans la gestion de l’économie, lui qui s’était aussi insurgé contre les compressions budgétaires au Cégep de Sorel-Tracy. « D’un côté, on donne des fonds à des entreprises étrangères et d’un autre, on enlève des fonds à la population. Dans le cas des CCTT, ce qui est encore plus troublant, c’est que la CAQ retire du financement qui vient en aide directement et indirectement aux PME du Québec. En ajoutant, la dernière nouvelle sur le projet de la loi 69 visant possiblement la privatisation partielle d’Hydro-Québec, on croirait que le Québec est à vendre sous la CAQ », dit-il.

Finalement, Claude Maheux-Picard craint aussi pour les entreprises de la région. « Des PME comptent sur notre appui pour moderniser leur production, innover dans leurs procédés, former leur main-d’œuvre et rester compétitives. Ce retrait menace également l’accès à l’expertise pour les milieux communautaires, les municipalités et les coopératives qui bénéficient de notre accompagnement », conclut-elle.

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