28 novembre 2019 - 14:43
Avec le HC Ajoie en division B
Philip-Michaël Pinard-Devos continue de dominer en Suisse
Par: Jean-Philippe Morin

Philip-Michaël Pinard-Devos se plaît en Suisse, lui qui en est à sa cinquième saison avec le HC Ajoie dans la Ligue nationale B. Photo Mauricette Schnider

Avec ses 56 points en 22 matchs à la mi-saison, Philip-Michaël Pinard-Devos domine la Ligue nationale B, en Suisse. À sa cinquième saison avec le HC Ajoie, le hockeyeur sorelois n’entend pas s’asseoir sur ses lauriers pour autant.

« Au niveau personnel comme au niveau collectif, c’est au-delà de mes espérances. On est au premier rang du classement, un point devant le deuxième club, alors qu’on devrait se situer en milieu de peloton de la ligue avec notre masse salariale. Il faut continuer sur cette lancée pour la deuxième moitié de saison », a souligné l’homme de 29 ans, lorsque joint en Europe, le 20 novembre.

L’ancien des Tigres de Victoriaville et des Olympiques de Gatineau dans la LHJMQ est en voie de chauffer le record de la Ligue B en Suisse, détenu par le Russe Igor Fedulov, qui a récolté 115 points en 38 matchs en 1997-1998. S’il dispute toutes les rencontres, Pinard-Devos a un rythme de 112 points cette saison.

« Il est trop tôt pour que je me fixe cet objectif, admet-il humblement. Si je commence à penser à ça maintenant, tout peut s’écrouler. C’est sûr que s’il reste sept matchs et qu’il me manque 15 points, ça va devenir un objectif. Mais il reste encore 22 matchs et je veux me concentrer à ce que mon équipe termine au premier rang. »

Rappelons qu’à sa première année en Suisse, en 2015-2016, le HC Ajoie avait causé une surprise en remportant le titre en séries. De son côté, Pinard-Devos a gagné le championnat des compteurs de la Ligue B en 2016-2017 avec ses 97 points (40 buts et 57 passes) en 48 matchs. Dans les quatre dernières années, il a récolté 71, 97, 71 et 75 points.

Objectif : Ligue A

Tous ces excellents résultats le poussent à voir plus loin. Philip-Michaël Pinard-Devos ne s’en cache pas; il espère, un jour, accéder à la Ligue nationale A de Suisse, qui regroupe plusieurs anciens de la Ligue nationale de hockey.

« J’aimerais beaucoup y aller, mais c’est difficile si tu n’as pas un CV de la Ligue nationale. Ils veulent souvent des joueurs qui, par exemple, ont joué 60 matchs en quatre saisons dans la LNH, mais qui ont joué quand même. Comme je n’ai pas joué dans la grande ligue, j’espère que mes performances dans la Ligue B, en Suisse, va me permettre d’y aller un jour. C’est comme n’importe quel métier. J’en veux toujours plus et j’aimerais une promotion! », explique le Sorelois, qui a goûté à la Ligue A lors de sa saison 2017-2018. Il n’avait toutefois disputé que deux matchs, obtenant une fiche de –2.

« J’ai joué quelque chose comme 12 minutes à l’aile droite, qui n’est pas ma position habituelle. Puis, j’y allais simplement pour remplacer un joueur qui allait aux Jeux olympiques de Pyeongchang. Ce n’était pas une réelle chance de me faire valoir, seulement un rappel temporaire. C’était quand même une très belle expérience et j’espère y retourner bientôt », souligne le joueur de centre.

En Suisse pour y rester

Malgré ses objectifs ambitieux, Pinard-Devos est heureux à Ajoie, une petite ville suisse d’environ 8000 habitants. Il est surtout content d’être avec une équipe qui prend soin de ses joueurs. Il s’entend bien, entre autres, avec son ami québécois Jonathan Hazen, qui a présentement 44 points en 22 matchs et qui en est aussi à sa cinquième saison avec le HC Ajoie. « J’adore l’endroit. La population est peu nombreuse, donc on nous reconnaît bien, Jonathan et moi, avec nos accents québécois! », lance-t-il.

Après avoir disputé deux saisons dans la Ligue américaine de hockey, avec les Admirals de Norfolk et le Crunch de Syracuse, où il a gagné la Coupe Calder en 2012-2013, Pinard-Devos a joué dans quatre équipes différentes l’année suivante, se promenant entre la Ligue de la Côte-Est (ECHL) et la Ligue américaine.

« J’étais tanné de vivre dans les valises et les hôtels. Ce n’était pas fait pour moi. L’Europe s’est donc avéré une option. Mon oncle a joué en Europe pendant longtemps, tout comme Benoit Mondou qui m’en avait dit beaucoup de bien. La qualité de vie est super. L’équipe la plus éloignée est à trois heures 40 minutes de route, alors que quatre des 12 équipes sont à moins d’une heure trente. Je m’amuse beaucoup ici et je compte y rester encore pendant quelques années. Même si j’y vais une saison à la fois. À 29 ans, j’ai encore du bon hockey en moi », conclut-il.

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