17 avril 2024 - 11:04
Plamondon dénonce l’ingérence et l’électoralisme du budget fédéral
Par: Jean-Philippe Morin

Louis Plamondon qualifie le budget Freeland déposé le 16 avril d’électoraliste. Photothèque | Les 2 Rives ©

Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, ainsi que le député de Bécancour–Nicolet–Saurel, Louis Plamondon, ont dénoncé les « ingérences dans les champs de compétence du Québec » du budget libéral de la ministre Chrystia Freeland. Selon eux, ce budget servira davantage les intérêts électoraux du premier ministre Justin Trudeau que les citoyens.

« C’est un budget sur le dos du Québec, une démonstration claire des dommages que le déséquilibre fiscal et le pouvoir de dépenser combinés peuvent faire contre la capacité des Québécois à gérer eux-mêmes leur propre société. Ce n’est pas un budget pour les Canadiens non plus, alors que l’immense majorité des sommes liées aux nouvelles annonces claironnées dans les médias sont ventilées après les prochaines élections. C’est un budget de promesses électorales qui ne sert que Justin Trudeau, son maintien au pouvoir immédiat par le NPD et ses visées électoralistes en 2025. L’exercice ne répond pas aux attentes du Bloc Québécois sur le soutien des aînés, le droit de retrait du Québec des ingérences, le logement, le remboursement de la facture pour les demandeurs d’asile et la fin du culte voué au pétrole : aucune n’a été respectée. Le Québec sera contre, donc le Bloc Québécois sera contre », a déclaré Yves-François Blanchet.

Selon le Bloc, le budget 2024 est truffé d’ingérences dans les champs de compétence du Québec qui entraîneront des conflits juridictionnels à répétition et ralentiront la prestation de services aux citoyens. Le Bloc Québécois dénonce, entre autres, l’imposition au Québec et aux municipalités de priorités fédérales en matière de logement, l’imposition de conditions en infrastructures sous menace de priver les provinces des fonds, le financement d’une assurance médicaments fédérale et de soins dentaires fédéraux, l’imposition de conditions à Hydro-Québec pour l’obtention d’un crédit d’impôt, ainsi que l’annonce d’un projet de loi sur des normes pancanadiennes de soins de longue durée.

« On jurerait un budget provincial. Or, pendant que les libéraux jouent aux apprentis-sorciers dans les champs de compétence du Québec, on est en droit de se demander qui s’occupe des domaines de juridiction fédérale comme la gestion des frontières, la hausse des pensions de vieillesse ou l’assurance-emploi, par exemple. À la lecture du budget, on n’a pas la réponse », a déploré Louis Plamondon.

Les principales mesures du budget, dévoilées quelques jours avant le 16 avril, concernant notamment le logement, les infrastructures et la défense. Selon Louis Plamondon, la majorité des sommes promises sont prévues pour 2026-2027 et les années suivantes. Par exemple, 97 % du 1,1 milliard consacré à accélérer la construction d’appartements est budgété après l’élection, tout comme 91 % du 1,5 milliard prévu dans le nouveau Fonds pour les infrastructures liées au logement. Il en va de même pour 88 % des sommes promises avec l’assurance médicaments, 88 % du soutien à la recherche et 87,5 % des sommes pour renforcer l’avantage du Canada en intelligence artificielle. Des 73 milliards promis en réinvestissement dans la défense sur 20 ans, moins de deux sont budgétés avant l’élection.

« Cet exercice n’est pas un budget, c’est la plateforme électorale des libéraux. Ce n’est pas un plan de redressement de l’économie canadienne, c’est au mieux un plan de redressement des sondages faméliques de Justin Trudeau », a illustré le député de Bécancour–Nicolet–Saurel, qui parle également de la fin du fédéralisme en raison de l’ingérence dans les compétences québécoises, provinciales et municipales.

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