C’est la deuxième fois que Vincent Deguise s’adressait aux membres de la Chambre de commerce depuis sa nomination à titre de préfet à l’occasion de ce dîner. Il a d’abord parlé de ces jours-ci comme étant une période d’incertitude.
« On ne sait pas encore comment se termineront les discussions entre le gouvernement du Canada et le président américain. Devant la menace qui plane et qui se concrétise, un comité régional a rapidement été créé pour évaluer les impacts potentiels sur les entreprises de notre région et pour voir comment on peut les soutenir », a d’abord souligné le préfet, qui a parlé d’efforts conjoints entre Développement économique Pierre-De Saurel (DEPS), la CCIST, les députés Jean-Bernard Émond et Louis Plamondon, la SADC Pierre-De Saurel, la Ville de Sorel-Tracy, des entrepreneurs de la région et bien sûr la MRC. L’objectif est de brosser rapidement un portrait précis des entreprises qui pourraient être affectées, tant à l’exportation qu’à l’importation pour anticiper les mesures à mettre en place.
Planification stratégique
La MRC est impliquée dans plusieurs domaines qui touchent ses villes. « C’est devenu une obligation pour le monde municipal d’avoir une vision à long terme du développement des territoires dont les municipalités et les MRC ont la responsabilité. Nous avons donc, au cours des derniers mois, travaillé à une planification stratégique pour la période qui nous mènera dans un premier temps à 2030 », a-t-il abordé en premier lieu.
« La toute première compétence d’une MRC, c’est l’aménagement du territoire, a-t-il poursuivi. C’est une obligation à laquelle nous ne pouvons échapper. D’ailleurs, nous sommes déjà engagés dans la révision du schéma d’aménagement. Ensuite, nous devons avoir une nouvelle approche pour le développement équilibré et dynamique de notre territoire. Nous accueillerons de nombreux nouveaux résidents au cours des prochaines années, il faut le planifier. Indépendamment des enjeux internationaux, nous sommes déterminés à poursuivre nos efforts de développement économique en plus d’être tenus de limiter l’étalement urbain qui génère des coûts énormes pour les prochaines générations. »
Pour le préfet, la planification stratégique passera par l’optimisation et le réaménagement des espaces urbains, la dynamisation des cœurs de villages en milieu rural, le soutien à la mobilité active en poursuivant l’intégration du réseau cyclable qui a un impact économique et touristique, le positionnement du commerce de proximité, essentiel à la qualité de vie et l’adaptation aux changements climatiques avec un plan climat où la gestion des matières résiduelles représentera un défi certain. « Ce défi n’est pas nouveau, mais la possibilité que le site d’enfouissement qui reçoit le contenu des bacs noirs soit fermé en 2030 pose un défi supplémentaire au moment où des négociations s’engageront bientôt avec EBI », a spécifié Vincent Deguise.
Habitation
Pour le préfet, il est clair que la tendance est à une augmentation constante de la population sur tout le territoire de la MRC. « Le potentiel de construction est important à Sorel-Tracy et tout autant en milieu rural. La perspective de près de 6000 nouvelles portes au cours des prochaines années est tout à fait atteignable. On peut certainement s’en féliciter, mais ça vient avec des obligations pour la région. Il faudra donc encourager les initiatives d’intégration et de rétention de nouveaux résidents, poursuivre le développement de notre réseau de transport actif et collectif et renforcer l’identité régionale par le soutien à la culture », a-t-il indiqué.
Le préfet a terminé son allocution en encourageant tout un chacun à redoubler d’efforts. « Soyons attentifs aux nuages noirs qui se pointent et soyons conscients de risques, mais n’arrêtons pas nos efforts. Notre région est un partenaire du développement du Québec et c’est le message que nous voulons livrer aux entreprises qui choisiront d’investir chez nous, aux gens qui viendront vivre chez nous. Mais c’est aussi la réalité quotidienne pour des centaines d’entreprises, d’entrepreneurs qui sont déjà dans la région et qui la font vivre avec des milliers de travailleuses et de travailleurs », a conclu Vincent Deguise.