5 février 2019 - 10:05
Dans les écoles de la Commission scolaire de Sorel-Tracy
Plusieurs cas de violence dénoncés par du personnel et des enseignants
Par: Katy Desrosiers
Certains enseignants partent en congé de maladie afin de s'éloigner des situations de violence.
Photo depositphotos.com

Certains enseignants partent en congé de maladie afin de s'éloigner des situations de violence. Photo depositphotos.com

Coups de poing dans le ventre, coups de pied, jambettes, crachats, objets lancés; ce sont là toutes des situations auxquelles ont dû faire face des enseignants et du personnel des écoles de la Commission scolaire de Sorel-Tracy. Selon les syndicats, le milieu a un besoin criant de ressources afin de pouvoir embaucher davantage d’intervenants qualifiés.

Lisette Trépanier, présidente du Syndicat de l’enseignement du Bas-Richelieu, remarque que la violence verbale envers les enseignants est en hausse. « Certains pensent que c’est seulement les plus vieux, mais non, ça commence dès la maternelle. Beaucoup d’enseignants encaissent sans rien dire » mentionne Mme Trépanier.

Elle explique que ces situations sont gérées par les directions de chaque école et croit que certaines directions banalisent les gestes posés par les élèves. « Ils disent qu’ils sont petits, mais un coup de pied, qu’il provienne d’un petit ou d’un grand, ça fait mal », s’exclame la présidente du syndicat.

Selon elle, plusieurs enseignants ne veulent pas aller travailler dans de telles conditions, si bien que certains décident de partir en congé de maladie ou se dirigent en pré-retraite parce qu’ils sont au bout du rouleau.

Mme Trépanier explique que la situation est aussi préoccupante pour les autres élèves dans la classe. «Si un enfant est tranquille, il écope quand même. Lorsque l’enseignant doit intervenir auprès d’un élève violent ou en crise, il n’enseigne pas », déclare-t-elle.

Même situation pour tout le personnel

France Nadeau, présidente du Syndicat des employées et des employés de soutien de la Commission scolaire de Sorel-Tracy, affirme que la situation est semblable pour les employés de soutien. Depuis novembre, le syndicat leur demande de remplir un rapport d’incident même s’il n’y a pas de blessure.

Selon elle, les employées les plus touchées sont les techniciennes en éducation spécialisée et les éducatrices en service de garde. « Certains jeunes qui ont un besoin particulier ont une éducatrice spécialisée assignée, mais celle-ci ne le suit pas jusqu’au service de garde. Nos employés veulent suivre des formations et avoir des procédures claires pour pouvoir agir dans des situations de crise, car l’éducatrice n’est pas là pour intervenir et parfois, les parents ne sont pas encore arrivés », affirme France Nadeau.

Le syndicat a reçu plusieurs appels concernant des cas de violence, entre autres des écoles Maria-Goretti, Saint-Gabriel-Lalemant, Martel et Sainte-Anne-les-Îles.

Selon les deux syndicats, la situation est semblable au niveau provincial. Lisette Trépanier affirme que les directions sont conscientes du problème, mais qu’elles n’ont pas de ressources. « Des milliards ont été coupés en éducation. On est déçus. Si on avait plus de ressources, peut-être que la situation ne grossirait pas comme ça », explique Mme Trépanier.

Le rôle de la Commission scolaire et de la CNESST

Selon Geneviève Handfield, directrice du secrétariat général et des communications à la Commission scolaire de Sorel-Tracy, il n’existe actuellement aucun registre des incidents survenus dans les écoles. Elle confirme que la plupart du temps, ces situations sont gérées à l’interne dans chacun des établissements.

Du côté de la CNESST, on précise qu’un travailleur doit informer son employeur immédiatement lors d’un incident ou accident de travail ayant pu causer des lésions physiques ou psychologiques par le biais, entre autres, d’un rapport d’incident ou d’accident. L’employeur et le comité de santé et de sécurité du travail, le cas échéant, doivent analyser l’événement et déterminer s’il y a des mesures de correction requises. La CNESST n’a pas eu à intervenir au cours des dernières années pour des cas d’agression à la Commission scolaire de Sorel-Tracy.

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