C’est devant 115 personnes que le directeur général et la mairesse de Contrecœur, Thierry Larrivée et Maud Allaire, ont répondu à plusieurs questions, et ce, pendant environ deux heures. Ils étaient accompagnés du directeur du Centre de services scolaire des Patriotes, Luc Lapointe, et d’un directeur à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), Nicolas Froger.
D’entrée de jeu, ils ont expliqué l’urgent besoin d’obtenir une troisième école primaire à Contrecœur, notamment parce que sa population a augmenté rapidement.
Selon la Loi 40, la Ville doit obligatoirement fournir un terrain au CSS des Patriotes pour la construction du nouvel établissement scolaire, alors que 15 locaux de classes sont nécessaires à Contrecœur. « Ce n’est pas pour rien qu’aux écoles des Cœurs-Vaillants et Mère-Marie-Rose on a ajouté des modulaires. C’est criant! On ne répond pas à l’entièreté des besoins des élèves, ni des professionnels, ni des membres du personnel. On n’a pas juste besoin de locaux de classes, mais aussi de locaux de services de garde, de professionnels, d’un gymnase, etc. Les modulaires viennent compenser uniquement la portion pour avoir un élève assis sur une chaise pour débuter l’année scolaire », a expliqué Luc Lapointe.
Devant ce besoin, différents sites ont été envisagés notamment en fonction du développement urbain de la Ville qui atteint les limites fixées par le périmètre urbain.
C’est finalement le parc Amable-Marion, situé au 4690, rue Olivier-Gloutnez qui a été choisi entre autres parce qu’il est situé à l’intérieur de l’aire urbaine. Les jeux de ce parc seront déménagés dans un nouveau parc créé sur quatre terrains qui seront achetés par la Ville dans le même secteur. Pour l’appareil municipal, cette option est le choix le plus pragmatique pour la communauté.
« C’est un long processus à trouver le meilleur emplacement possible selon nos contraintes et selon le périmètre urbain de la Ville de Contrecœur », a mentionné Maud Allaire.
Plusieurs contestations
Le choix du parc Amable-Marion ne faisait pas l’unanimité dans la salle. Quelques craintes ont été soulevées, dont l’augmentation de la circulation dans le quartier, la nécessité de couper des arbres et la possible destruction de zones humides. Certains citoyens ont reproché à la Ville d’avoir manqué de vision lors du développement du quartier en ne prévoyant pas un terrain pour une école, tandis que d’autres auraient voulu être consultés avant que la Ville prenne sa décision.
Après qu’une citoyenne ait demandé si la décision était irréversible, Maud Allaire a rappelé que les citoyens avaient été conviés à une séance d’information et non de consultation. « C’était indiqué que c’était pour l’implantation dans le parc Amable-Marion. Vous avez été invités dans une soirée d’information où le CSS et la Ville de Contrecœur venaient vous expliquer toutes les démarches et pourquoi ils ont pris cette décision qui est réfléchie depuis plusieurs années. […] Le 2 juillet, il y aura la résolution pour l’implantation de la troisième école au parc Amable-Marion », a-t-elle répondu sans détour.
La mairesse a enchainé, affirmant qu’aucun scénario étudié n’était parfait. « Ce n’est pas un choix facile, a prévenu Mme Allaire. Mais vous comprenez qu’à un moment donné, on doit prendre une décision parce que des enfants vont être envoyés dans d’autres municipalités. […] On en a discuté avec les professionnels, avec les élus également et c’est la solution la plus viable pour une troisième école à proximité des élèves qu’on veut desservir. »
Un citoyen s’est dit frustré que la communauté n’ait pas été consultée au préalable. « C’est une décision importante qui impacte beaucoup de monde. C’est le genre de chose qui aurait dû être publicisée un peu plus », a-t-il lancé.
Par ailleurs, une pétition intitulée « Opposition à la construction d’une école au parc Amable-Marion » circule actuellement. Signée par 521 personnes [en date du 20 juin], la pétition demande à la Ville de réévaluer son choix d’emplacement pour diverses raisons.
Cinq sites à l’étude
En plus du parc Amable-Marion, quatre autres sites ont été étudiés, dont deux endroits qualifiés de « boisé et terre cultivée en zone agricole ». Le premier est adjacent à la route Marie-Victorin et en parallèle à la rue des Parulines. Le second est situé entre la voie ferrée et l’autoroute 30, près de la rue Bourgchemin. Ces deux endroits ont été rejetés par la CMM, qui a la responsabilité de donner des balises notamment en urbanisme.
Deux autres sites étudiés étaient situés en zone urbaine, soit les terrains occupés par l’aréna et l’ancienne quincaillerie Rona. Selon la Ville, ces endroits n’étaient pas idéaux et auraient nécessité d’importants investissements, dont l’achat et la démolition des bâtiments sur place.
La suite
D’ici la construction de la nouvelle école, plusieurs étapes doivent être complétées, dont la poursuite du processus du transfert de propriété au profit du CSS des Patriotes. La Ville invitera aussi les résidents du secteur à imaginer l’aménagement du nouveau parc.
Selon Luc Lapointe, environ trois années seront nécessaires pour construire l’école, soit une année pour les étapes administratives et deux autres pour la construction. L’ouverture de l’établissement scolaire pourrait donc avoir lieu à la rentrée 2027-2028.
Caractéristiques de la future école
552 élèves
6 classes de maternelle (4 et 5 ans)
18 classes régulières (1re à 6e année)
18 000 m² la superficie du terrain
2 accès sur des rues secondaires
2 ou 3 étages