4 septembre 2019 - 20:06
Projet d'usine de transformation de cannabis dans l'ancienne prison
Possible référendum pour le changement de zonage
Par: Katy Desrosiers
Une vingtaine de résidents ont assisté à la séance de consultation publique du mardi 3 septembre à l'hôtel de ville de Sorel-Tracy 
Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

Une vingtaine de résidents ont assisté à la séance de consultation publique du mardi 3 septembre à l'hôtel de ville de Sorel-Tracy Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

Une vingtaine de résidents habitant près de l’ancienne prison de Sorel-Tracy ont participé, le 3 septembre, à l’assemblée de consultation publique concernant le changement de zonage afin de transformer l’ancienne prison en usine de transformation de cannabis, un projet de Rolland-Pierre B. Chalifoux pour produire entre autres des joints préroulés. Si des citoyens se manifestent, un référendum pourrait décider du sort du projet.

Deux scénarios peuvent survenir après l’adoption du second projet de règlement le 9 septembre. Un avis public sera d’abord publié le 10 septembre concernant la possibilité d’un processus référendaire. Dans un premier temps, si la Ville récolte 12 signatures de résidents du secteur avant le 18 septembre à 16 h 30, elle peut considérer la demande référendaire. Ainsi, un autre avis sera diffusé pour annoncer la période d’enregistrement afin de demander que le règlement de changement de zonage soit soumis au processus référendaire. Le 2 octobre, la Ville devra donc récolter un minimum de 40 signatures entre 9 h et 19 h. Si le nombre est atteint, le règlement devra être soumis à un processus référendaire. Le conseil pourrait alors choisir de retirer le règlement ou d’adopter une résolution pour aller en référendum sectoriel.

Dans un deuxième temps, si la Ville ne récolte pas les 12 signatures requises à la première étape du processus, le projet de règlement sera directement adopté au conseil de Ville du 23 septembre et au conseil de la MRC du 9 octobre. Environ 293 personnes sont concernées directement par le projet puisqu’elles habitent dans la zone comprise entre le boulevard Poliquin et la rue Crépeau, et la rue Ferland et la limite avec Sainte-Anne-de-Sorel.

La Ville favorable au projet

« Jusqu’à maintenant, c’est le seul projet qui a été déposé à la Société québécoise des infrastructures (SQI). En tant que municipalité, quand on regarde ça, c’est une nouvelle vocation pour ce genre de bâtiment. C’est une bonne chose, mais on n’ira pas installer une usine polluante, poussiérante ou tout ce qui pourrait créer des irritants », a affirmé le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, lors de la soirée de consultation.

Il a ajouté que le processus du promoteur était transparent et que la transformation du cannabis était un secteur très règlementé. « On croit que c’est bien d’avoir des promoteurs locaux avec un historique. Je ne penserais pas que la famille Chalifoux oserait mettre sa réputation en cause en faisant un projet tout croche ou en irritant tout le monde autour », a précisé Serge Péloquin.

Le projet de Rolland-Pierre B. Chalifoux pourrait rapporter à la Ville quelques milliers de dollars en taxes. Lorsqu’il était utilisé comme prison, le bâtiment était évalué à 5 197 800 $ et rapportait par année 138 265 $ en taxes. Depuis qu’il est vide, il est évalué à 1 425 000 $ et rapporte environ 38 000 $ par an en taxes. Cependant, la nouvelle prison est évaluée à 98 M$ et rapporte annuellement 2 593 000 $ en taxes. Une évaluation serait refaite si le bâtiment est transformé.

Si le projet n’a pas lieu, la SQI demandera la démolition et le terrain sera libre. D’autres promoteurs pourraient alors faire des demandes de projets, mais ceux-ci devraient passer par le même processus.

Des réticences permanentes chez certains citoyens

Les résidents présents ont émis des craintes face aux odeurs, à l’évaluation des résidences, à la circulation de camions et aux futurs produits pouvant être réalisés.

Le promoteur s’est fait rassurant, en expliquant que le produit arriverait déjà séché, ce qui évite le risque d’odeurs. Un système de ventilation adapté pour la production sera installé, même si l’entreprise n’en fera pas, par prévention.M. Chalifoux a aussi expliqué qu’il ne peut réaliser, pour l’instant, des produits alimentaires. Il souligne que les produits seront transportés par petits camions, comme ceux de Postes Canada, et qu’ils circuleront seulement le jour ou pendant les heures permises par la Ville, soit entre 7 h et 23 h.

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