Le taux de participation a été relativement faible à Sorel-Tracy. L’étrange campagne qui s’y est déroulée, avec un candidat qui n’a eu comme action que de mettre son nom sur le bulletin, a certainement contribué à un taux de participation qui a à peine frôlé les 25 %. Mais ça n’a pas privé le maire Patrick Péloquin d’une victoire éclatante avec plus de 93 % des voix exprimées.
La réalité a été bien différente dans les municipalités rurales, particulièrement lorsque le poste de maire était contesté. Dans ces municipalités, les taux de participation ont fluctué entre 45 % et 60 %, sauf à Yamaska, où ce fut un peu plus bas. C’est Saint-Ours qui remporte la palme avec plus de 60 % de participation. Pour ce qui est des municipalités où un seul poste de conseiller était en jeu, c’est à Saint-Aimé que la participation a été la plus élevée, et c’est assez remarquable, avec 50 %.
Pour Sorel-Tracy, j’ai peine à croire que la seule raison d’une participation plus faible qu’à l’habitude n’est due qu’à l’absence d’une vraie campagne et d’un candidat qu’on pourrait qualifier de fantôme. Il y a probablement d’autres facteurs.
Depuis plus de 50 ans, le Québec a toujours parié sur la plus grande participation possible des citoyens à l’élection. Au fil des ans, profitant de l’expérience des élections précédentes, plusieurs mesures ont été mises en place pour faciliter l’accès au scrutin. On peut penser au fait qu’il n’est plus nécessaire de justifier sa participation au vote par anticipation, ou le fait qu’on puisse voter au bureau du président d’élection. Bref, on facilite le vote de toutes sortes de moyens. Au Québec, contrairement à certains endroits au sud de la frontière, le vote est encouragé, pas limité, tout en s’assurant d’en protéger l’intégrité, avec l’obligation de présenter une pièce d’identité avec photo.
Le Québec a créé un environnement qui est favorable à la participation au vote. Le travail des municipalités pour la favoriser est réel. Cette année, avec la grève de Postes Canada, ce fut rendu beaucoup plus difficile. Les informations essentielles comme les lieux de votation, les heures d’ouverture des bureaux de scrutin ou la confirmation de l’inscription sur les listes électorales furent toutes plus difficiles à acheminer aux citoyennes et citoyens, malgré les efforts colossaux consentis. Est-ce que ça a joué?
Le palier municipal est le plus proche des citoyens. On le sait. Est-ce que l’augmentation, plus marquée depuis la pandémie, du nombre de nouveaux résidents qui n’ont peut-être pas encore terminé leur intégration dans leur municipalité a eu un impact? Il faut laisser du temps à nos nouveaux voisins pour apprivoiser leur environnement. Faut-il augmenter les efforts pour bien les accueillir? Nous profiterions tous de leur contribution à tous les aspects de la vie de la région, pas seulement lors des élections.







