Avant son départ, Karine Martin et son conjoint, Éric Levasseur, ont décidé de mettre en marche une campagne de financement par le biais de GoFundMe. Karine ne pouvait plus travailler, alors qu’Éric devait s’absenter constamment de son travail pour accompagner sa conjointe. Il leur fallait donc trouver une autre source de revenu pour subvenir aux besoins des deux garçons.
Injuste
Atteinte d’un premier cancer à 35 ans, Karine Martin a été hospitalisée à l’Hôtel-Dieu de Sorel durant quelques jours. À la suite de divers tests, le diagnostic tomba : cancer de la jonction gastro-œsophagienne. Soutenue par son conjoint et ses enfants, elle s’en sort après trois traitements de chimiothérapie, 35 traitements de radiothérapie, beaucoup d’angoisse, de stress et de souffrance. Ce traitement préparatoire a été très difficile sur son corps. Douleurs, fatigue extrême et perte de cheveux; mais au fond, peu importe ce que la vie lui envoyait, elle se battait pour ses enfants et son conjoint.
« On lui a retiré presque la totalité de l’estomac et de l’œsophage. Imaginez devoir réapprendre à s’alimenter, sans estomac, imaginez toutes les restrictions », fait remarquer son conjoint Éric Levasseur.
Elle reprend l’entraînement pour la course, mais c’était plus difficile. Les restrictions alimentaires ainsi que les répercussions de la chirurgie ont été très pénibles. En 2022, elle court à nouveau le marathon de Montréal avec une seule chose en tête, soit de réussir. « Karine était une battante, elle était très forte », rappelle Éric.
…Et cruel
Au début de 2024, à l’âge de 41 ans, des douleurs étranges au poumon droit se sont manifestées. Elle en parle rapidement parlé aux spécialistes de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont qui ont poussé l’investigation très rapidement. Après plusieurs tests, scans et biopsies, voilà que son monde s’effondre à nouveau : cancer du poumon. Comment expliquer qu’une femme jeune, en forme, non fumeuse, développe un cancer du poumon après un autre de la jonction œsophagienne? Deux des pires cancers.
À partir de ce moment s’est enchaîné un tourment successif de radiothérapie et de nouvelles tumeurs. Malheureusement, un scan confirme que son cancer était généralisé et que plusieurs os étaient atteints. Elle doit, en plus, composer avec deux accidents vasculaires cérébraux (AVC). Karine ne courra plus jamais de marathon.
Tout au long de sa maladie, l’entourage démontre une solidarité incroyable. « Je n’en reviens pas combien les gens ont été gentils et aidants. Tout le monde la connaissait, elle qui était directrice des soins au Manoir de Sorel. Sa priorité a toujours été nos deux garçons. Oui, ce qui lui est arrivé est injuste et cruel, mais ce n’est pas triste qu’elle soit partie, car elle souffrait tellement, elle avait tellement mal partout. Je l’ai vraiment pris sur la gueule, mais aujourd’hui, je n’ai pas le droit de plier les genoux », de confier Éric, serein malgré tout.
Et il n’était pas question qu’elle quitte cette terre aux soins palliatifs ou dans un CHSLD. « Elle nous a quittés à la maison. C’est ce qu’elle avait voulu », souligne-t-il.
« Son départ, ça change un plan de vie. Avec un seul salaire, on en arrachait. Le GoFundMe, c’est pour les enfants (9 et 11 ans) qu’il est là, uniquement », rappelle Éric. L’objectif était de 10 000 $ et jusqu’à présent, en cinq semaines, pas moins de 11 525 $ ont été amassés.
Pour soutenir la petite famille de Karine, on se rend sur le site de GoFundMe et on tape Karine Martin.
