1 août 2023 - 07:56
Pourquoi pas?
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Contrecœur est loin d’être la première municipalité à avoir initié la création d’un organisme à but non lucratif (OBNL) à des fins de loisir. La loi l’autorise. Pourtant son coup de pouce à un nouvel OBNL qui opérera notamment une cantine au parc municipal Antoine-Pécaudy déplaît souverainement à un groupe de citoyens. Pourquoi?

Ils ne supportent pas que la Ville ait octroyé un prêt remboursable allant jusqu’à un maximum de 50 000 $ à la nouvelle Corporation récréative et touristique des Cœurs-Vaillants qui offrira repas et collations aux nombreux participants et spectateurs aux multiples activités sportives et familiales qui s’y déroulent à l’année longue.

Une cantine devrait être opérée par le secteur privé au même titre qu’une buanderie, un restaurant ou une bijouterie, affirment ces citoyens.

De fait, ce fut le cas de cette cantine par le passé. Mais la Ville a mis fin au contrat d’opération la liant à un privé sans hélas en expliciter les raisons. Pourtant, clarifier les motifs de son geste et ses nouveaux objectifs aurait certes contribué à mieux justifier sa décision aux yeux de ses opposants.

Pour assurer le maintien de ce service, elle a suscité et facilité la naissance de l’organisme. N’exploite-t-elle pas ainsi ses actifs au profit des Contrecœurois?

Rappelons que les OBNL sont tenus de réinvestir tous les profits réalisés. Comme ils peuvent recevoir de l’aide gouvernementale à laquelle une municipalité n’a pas droit pour offrir le même service s’il ajoute à la qualité de vie du milieu. C’est une aubaine, non?

Ainsi un OBNL n’est pas l’alter ego d’une municipalité même s’il s’inscrit sur la carte des services qu’elle offre à ses contribuables. Des bénévoles et non des élus en tiennent les rênes. Il est vrai toutefois que le fait qu’une employée municipale soit momentanément la directrice générale de l’organisme peut toutefois soulever des questions, notamment sur la durée de son mandat.

Notons qu’un bel exemple de l’apport positif qu’un OBNL peut contribuer à une municipalité est celui d’Azimut diffusion. Sans lui, les Sorelois auraient été privés de cet accès privilégié à des spectacles de qualité, à l’année longue, à prix abordable, chez eux, et ce, dès 1989. Sorel et Tracy avaient saisi l’occasion et contribué à sa formation. Mieux encore, en 2012, elle a acquiescé à investir des millions de dollars dans la rénovation de la salle de spectacle du marché Richelieu qu’elle lui a louée pour 30 ans. Pour que cette salle soit plus fréquentée encore, elle subventionne aussi annuellement l’organisme, ajoutant ainsi aux profits générés par le bar qu’il opère dans sa salle.

Rappelons que la Ville avait aussi jugé bon en 1986 de compléter ses services d’activités et plein air en soutenant, via le programme cégep-municipalités, la naissance de Kino Gym-Atout, une salle de conditionnement physique au Cégep de Sorel-Tracy. Ce service perdure. Voilà deux implications qui diversifient les services et assurent leur qualité.

Mais il faudra encore quelques années pour savoir si les efforts consentis en faveur de Statera et du Cabaret Les Années folles par la mise à niveau de ses infrastructures auront autant de répercussions heureuses en matière touristique cette fois.

Chose certaine, cette formule OBNL-municipalités est fréquemment adoptée dans les secteurs récréatif et touristique. Et elle a fait ses preuves. Pourquoi serait-ce différent à Contrecœur?

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