2 juin 2025 - 07:00
Poussière sur la ville
Par : Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

Le terminal de la compagnie James Richardson, au centre-ville de Sorel-Tracy, est là pour rester. Il faut donc trouver un moyen d’éviter les épisodes de poussière qui empoisonnent la vie des résidents et des commerces du Vieux-Sorel. C’est urgent, car on sent bien, à lire le dossier préparé par le journal Les 2 Rives, que l’exaspération est à son comble.

Sorel-Tracy bénéficie actuellement d’une notoriété enviable, partout au Québec. On sent qu’elle a le vent dans les voiles. Le dynamisme est palpable et il a contribué à modifier radicalement son image. Elle n’a donc pas besoin de se retrouver avec une situation qui a terni sa réputation grandissante de milieu de vie accueillant et agréable. Outre la réelle empathie qu’il peut avoir pour les résidents et les commerces du Vieux-Sorel, le maire Patrick Péloquin voit sûrement le danger réputationnel que créent les épisodes de poussière à répétition dans un quartier qui est aussi le cœur de la ville et qui a pour mission d’être la vitrine de l’activité commerciale et culturelle de Sorel-Tracy.

Dans une ville et une région où l’activité industrielle est le cœur même de son développement, la cohabitation harmonieuse entre les industries, les commerces et les résidents est une priorité absolue pour tous les acteurs. L’activité au terminal de Richardson revêt une grande importance pour soutenir l’activité agricole de la région. La seule option disponible est de régler le problème. Définitivement et rapidement.

Richardson ne peut certainement pas se plaindre de la patience qu’ont eue jusqu’ici les résidents, les commerçants et la Ville de Sorel-Tracy. La situation perdure depuis plus de 45 ans! Avec les suggestions apportées par le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI), un organisme local d’envergure nationale, l’entreprise a reçu de la région un appui non négligeable. Comme on dit dans le jargon, les partenaires de Richardson sont en « mode solution » et ils cherchent à aider l’entreprise à régler son problème d’émissions de poussière.

De son côté, Richardson répète qu’elle veut « attaquer la source du problème ». On est maintenant à l’étape où elle doit rapidement indiquer ce que cela signifie réellement. Pour générer de la confiance, l’entreprise doit expliquer non seulement ce qui crée le problème, mais aussi ce qui lui permettra de le régler définitivement. Indiquer constamment que 1,3 million $ a été investi ne suffit plus. Ce n’est plus une réponse. Peut-être y aura-t-il un peu de répit jusqu’à l’automne, on comprend que le printemps aura vu une activité plus importante que ce qu’on voit habituellement pour cette saison, mais l’inquiétude demeure pour cette période de grand achalandage du terminal, au temps des récoltes de céréales.

Patrick Péloquin veut proposer des modifications au règlement sur les nuisances de la Ville pour forcer l’entreprise à modifier ses pratiques. Les limites de l’action de la Ville seront malheureusement vite atteintes. Des amendes après le fait ne règleront pas le problème. Sorel-Tracy a besoin du soutien du ministère de l’Environnement. La clé de la résolution du problème réside probablement dans une action concertée entre l’entreprise, la Ville de Sorel-Tracy et ce ministère. Là aussi, une réponse claire des actions que peut entreprendre ce ministère doit être fournie à la région.

Tout le monde souhaite que l’émission de poussière ne fasse plus la première page de notre hebdomadaire!

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