12 février 2024 - 15:14
L’homme de Yamaska était ivre au volant le soir de ses 23 ans
Près de trois ans de prison pour avoir fauché mortellement un homme en scooter
Par: Jean-Philippe Morin

Jérémy Durocher a pris le chemin des cellules le 7 février dernier. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Jérémy Durocher, de Yamaska, a écopé d’une peine de 33 mois de prison le 7 février dernier, au palais de justice de Sorel-Tracy, pour avoir causé un accident mortel le soir de ses 23 ans.

En août 2020, Yannick Potvin, la victime, circulait en scooter sur la route 132 à Saint-Robert. Selon ce qu’on peut apercevoir sur des caméras de surveillance de commerces voisins, il n’a eu aucune chance lorsque Durocher l’a percuté de plein fouet par-derrière. Ce dernier avait un taux d’alcoolémie supérieur à 80 mg/100 ml dans le sang. Dans un procès qui s’est déroulé en novembre dernier, l’homme aujourd’hui âgé de 26 ans a été déclaré coupable sur deux chefs d’accusation de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort.

Le juge Marc Bisson a ainsi entériné la suggestion commune des deux avocats, Me Maude Champigny à la poursuite et Me Pierre Joyal à la défense, puis il s’est adressé à l’accusé : « Je suis conscient que la peine que je vais imposer aujourd’hui ne ramènera pas M. Potvin. Vous avez fait un choix qui a changé à tout jamais le cours de votre vie, celui de votre famille et de la famille de M. Potvin. Cette journée-là, M. Potvin a eu le malheur de se retrouver sur votre chemin. […] Il s’est fait faucher la vie de façon assez brutale. »

Parmi les facteurs aggravants pris en compte par le premier magistrat, il note la fatalité de l’accident, le taux d’alcoolémie de l’accusé, mais surtout qu’il était conscient qu’il ne devait pas conduire, mais il a tout de même pris le volant. Les séquelles des proches de la victime sont aussi fortement présentes.

Parmi les facteurs atténuants, il note le rapport présentenciel favorable de l’accusé, son faible risque de récidive, son jeune âge, le fait qu’il soit un actif pour la société puisqu’il travaille comme charpentier-menuisier, ses remords et regrets sincères, son abstinence d’alcool depuis les événements, son risque de récidive faible ainsi que le fait qu’il ne veuille plus conduire.

Des conséquences sur les proches

La sœur de Yannick Potvin, Annie, a tenu à ce que la procureure Maude Champigny lise une lettre au juge Bisson avant qu’il ne rende sa sentence. Dans celle-ci, elle parle de l’impact qu’a eu l’accident depuis août 2020.

« Je me suis effondrée en réalisant la perte de mon frère. J’étais complètement perdue et incapable de dormir. J’aurais jamais imaginé vivre ça un jour. […] J’ai vécu de la colère en moi. J’ai eu des conflits avec certaines personnes. J’avais l’impression que j’étais la seule personne à comprendre ma propre souffrance et l’injustice qui venait avec tout », a narré Me Champigny pour Annie Potvin.

« Tout ça a basculé pour deux familles, la mienne et celle de l’accusé, a-t-elle poursuivi. Je peux comprendre la douleur qu’ils peuvent ressentir. Tout ça n’est pas facile dans les deux sens. Il n’a malheureusement pas pris la bonne décision en prenant son véhicule en état d’ébriété. Il aura ces images sur sa conscience toute sa vie. Tout ça pour moi n’est pas pardonnable. »

La mère de la victime, Lorraine Lambert, a quant à elle souligné qu’elle a perdu le sommeil et l’appétit pendant des jours, a dû prendre des médicaments pour calmer le stress et elle a consulté un psychologue pour soigner sa dépression.

Outre la peine de 33 mois, il sera interdit à Jérémy Durocher de conduire pendant deux ans après sa sortie de prison.

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