14 septembre 2021 - 12:09
Prise 2
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans la région, Louise Grégoire-Racicot livre ses impressions dans une chronique hebdomadaire au journal Les 2 Rives depuis 2018.

On n’a pas fini d’entendre parler du dossier du Parc régional des Grèves. Et pour cause.

Rio Tinto Fer et Titane (RTFT) a déposé la semaine dernière une requête à l’effet que le Tribunal administratif du Québec – qui entend des citoyens insatisfaits de décisions municipales par exemple – annihile le changement de zonage du terrain acquis de la Colonie des Grèves ainsi que des nouvelles normes interdisant l’abattage d’arbres dans ce secteur. Comme elle demande d’invalider l’avis de création d’une réserve foncière et l’avis d’expropriation rattaché. De fait, RTFT soupçonne la Ville d’abus de pouvoir « dans le seul but de freiner ses intérêts légitimes et ceux de la Colonie des Grèves ».

Par communiqué, la Ville rappelle tous les efforts et sommes consacrés à protéger et à agrandir ce parc au riche boisé, disant vouloir aussi calmer les doutes qu’auraient voulu soulever de récents articles sur la légitimité de ses décisions.

Pourtant, aucun texte n’a douté de sa légitimité d’agir, mais plutôt de sa façon d’agir. Cependant, RTFT et la Colonie – partenaires du parc régional avec Sorel-Tracy, le Cégep, Kinoglobe et Contrecœur (!) – se sentant lésées par ces décisions, les disent illégitimes, fondées sur de faux prétextes. Un abus de pouvoir réglementaire pour les priver de leur droit légitime de propriétaires, lit-on dans la requête.

RTFT allègue que les décisions adoptées à toute vapeur et les propos tenus par son proposeur Denis-Charles Drapeau, le 5 avril dernier, ont semé le doute sur ses propres intentions et celles de la Colonie. Un doute, faut-il ajouter, qui en a par la suite soulevé d’autres à l’égard des réelles intentions de la Ville. Le tout résultant en une spirale de prêts d’intentions qui divisent!

En adaptant ces résolutions, la Ville a certes voulu donner à ses citoyens qui le craignaient, l’assurance qu’elle est désormais verte, en lutte contre une grande entreprise qui ne l’a pas toujours été (mais dont le bilan environnemental s’améliore toujours). Elle a ainsi mis fin unilatéralement à toutes négociations avec ceux qui devraient bien plus être ses partenaires que ses adversaires.

La décision du tribunal étant sans appel, il y aura désormais dans ce dossier des gagnants et des perdants. Triste finale pour un dossier géré par une coopérative de solidarité!

Drôle de débat

Quiconque a écouté, mardi dernier, le débat mettant en présence quatre candidats au scrutin fédéral dans la circonscription de Bécancour-Nicolet-Saurel – le bloquiste Louis Plamondon, la libérale Nathalie Rochefort, le conservateur Yanick Caisse et Catherine Gauvin du NPD – a pu remarquer comment ils sont condamnés à dépendre du programme de leur parti pour inviter les gens à voter pour eux.

Premier moment déroutant : seuls deux des quatre candidats ont su préciser le rôle du député dans son comté. M. Plamondon a décrit avec précision en quoi consiste ce travail de représentant du gouvernement auprès des siens, de législateur-débatteur et d’ombudsman des gens, entreprises et organismes de son milieu. Ce qu’il vit assidument depuis 37 ans.

Quant à Mme Rochefort, elle voit le député comme celui ou celle qui saura enrichir législations et programmes gouvernementaux des expériences des gens de son milieu et comme développeur de projets. Régler les problèmes de ses commettants est la base de son travail d’élu. Malheureusement, les autres candidats n’ont pas répondu à cette question!

Second moment déroutant : la finale du débat où Mme Rochefort et M. Caisse ont fait l’éloge de M. Plamondon. À se demander si c’était là de l’admiration, de l’humilité face à son engagement prolongé ou une façon détournée de lui donner son congé!

Votre décision est prise? Moi, oui!

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