Une équipe œuvre à assurer le respect des lois et bonnes pratiques concernant entre autres l’eau et l’air et à développer des façons de faire. Elle effectue aussi de la formation auprès des employés.
À la base, d’avoir à Contrecœur un four fusion utilisant un arc électrique au lieu du charbon permet d’éliminer les émissions de gaz à effet de serre (GES) à cette étape du procédé. Pour une tonne d’acier produit, l’entreprise fait partie du top trois mondial des aciers les moins carbonés, assure le Directeur Environnement chez ArcelorMittal Produits Longs Canada, Eric Morissette.
La politique environnementale de l’entreprise a été révisée en 2020. Elle comprend sept volets, soit la conformité environnementale, l’évaluation et rapport à la direction, les relations avec les parties prenantes, l’économie circulaire, la gestion responsable des ressources et réduction des GES, la formation et sensibilisation ainsi que les mesures de contrôle.
Un d’eux comprend les relations de bon voisinage. Un comité de suivi a été créé pour avoir le pouls de la communauté et savoir si l’entreprise crée des nuisances particulières. Des réponses sont fournies et des correctifs sont faits, s’il y a lieu.
Un souci est porté à l’économie circulaire. « Dans l’optique où l’acier peut être recyclé indéfiniment, on veut continuer à avoir recours à de la ferraille récupérée comme matière première afin de contribuer à produire de l’acier recyclé, de manière à réduire notre empreinte environnementale », explique M. Morissette. Par année, de 900 000 à 1 000 000 tonnes de ferraille sont recyclées.
Un autre objectif est de capturer le maximum d’opportunités de réduire les rejets industriels en les transformant en coproduits réutilisables par d’autres acteurs industriels. Par exemple, des poudres métalliques peuvent servir à d’autres entreprises. « C’est un gain environnemental. Les autres entreprises, au lieu d’aller dans des mines, viennent prendre ça chez nous », précise Eric Morissette.
Des coproduits sont même entreposés jusqu’à ce que l’entreprise trouve une façon de les réutiliser.
ArcelorMittal tente d’utiliser de manière optimale les ressources, avance M. Morissette. En 2019, quelque 100 M$ ont été investis pour changer un four de réchauffe, permettant de moins utiliser de gaz naturel et de diminuer de 35 000 tonnes les émissions de GES. « C’est payant, et ça vaut la peine pour l’environnement », avance-t-il.
Vers la décarbonation
ArcelorMittal fait de la recherche et développement et travaille avec des partenaires pour diminuer encore plus les émissions de GES. Un objectif serait de remplacer la petite partie de charbon utilisée actuellement par du biocharbon, créé à partir de déchets de foresterie.
L’usine a besoin de gaz naturel pour fabriquer de l’hydrogène qui sert à son procédé. Au lieu de prendre l’hydrogène fait à partir de ce carburant fossile, elle regarde pour fabriquer de l’hydrogène vert créé à partir d’eau et d’électricité.
D’autres initiatives sont dans les cartons comme la fabrication de biogaz naturel à partir de biométhanisation. Comme l’entreprise est près d’une zone agricole, elle pourrait utiliser des rejets animaux ou putrescibles comme des légumes pour transformer le tout en biocarburant.
Au final, afin de récupérer les émissions de CO2, l’entreprise songe à capturer le carbone et le transformer en carburant pour avion carboneutre.
Pour les employés, l’entreprise déploie d’autres mesures. Ceux nécessitant un véhicule de fonction peuvent en choisir un électrique. Aussi, des bornes de chargement ont été installées.