Ils craignent que le projet de loi 17 que s’apprête à adopter le gouvernement du Québec saigne à blanc leur industrie et les mettent en faillite en introduisant une concurrence déloyale. Une « injustice » qui aura des impacts sur leur qualité de vie.
« J’ai 82 ans et ils viennent de me prendre ma retraite », a témoigné un chauffeur qui exerce ce métier depuis 36 ans. Une réalité qui touche une douzaine de chauffeurs de taxi qui comptait sur la vente de leur permis comme fonds de pension.
La crainte est,qu’en abolissant les agglomérations de taxi, comme celle de Sorel-Tracy-Sainte-Anne, qui limitait leur nombre à un quota de 42 chauffeurs, on se retrouve avec un nombre exorbitant de véhicules sur les routes.
Ce qui pourrait augmenter de façon substantielle les émissions de gaz à effet de serre en ajoutant 20, 30 ou 40 véhicules de plus dans la ville. « Nous on se promène avec des véhicules électriques et des hybrides. Nous avons plusieurs inspections. Tandis que UBER c’est n’importe quel véhicule et ce sont souvent des bazous », plaide le président de la coopérative de taxis, Mario Paulhus.
Les chauffeurs craignentaussi que des gens mal intentionnés deviennent chauffeur de taxi. « Nous, nous sommes enquêtés pour les assurances, tandis qu’il n’y aurait pas d’exigences pour ceux qui rentreraient »,fait valoir le chauffeur François Fortin.
« Nos prix sont établis à un taux fixe, tandis que UBER peut les augmenter selon la demande. Ce serait le free for all. Une course de 10 $ pourrait coûter 30 $ », indique le chauffeur Jonathan Lafond. « Nous on s’occupe des personnes âgées et handicapées. On est même Parents Secours et on s’arrête pour appeler les services d’urgence si on voit une personne dans le besoin. Ce n’est pas UBER qui va faire ça », renchérit François Fortin.
Pour le moment, les taxis de Sorel-Tracy n’ont pas affaire à la concurrence de la multinationale. Pas encore! Puisque l’industrie est aux portes de la région. UBER peut en effet faire des affaires dans la Communauté Métropolitaine de Montréal qui s’arrête à Contrecœur.
En mode écoute
Du côté du bureau du député de Richelieu Jean-Bernard Émond on assurait être en « mode écoute », alors que les chauffeurs étaient en colère contre le projet du ministre des Transports du Québec, François Bonnardel.
« Comme nous l’avions été lors de leur visite le printemps dernier. M. Émond a eu plusieurs rencontres avec les chauffeurs de taxi et il est bien au fait de leurs revendications. Nous sommes très sensibles à ce qu’ils nous ont dit et nous en tiendrons compte dans l’étude du projet de loi », assure son attachée politique, Virginie Brault-Lafleur.