22 octobre 2018 - 14:18
Immeubles à logements multiples
Propriétaires et locataires boudent les bacs bruns
Par: Sarah-Eve Charland

La MRC de Pierre-De Saurel constate plusieurs non-conformités dans les bacs bruns, comme de la pierre ou d'autres résidus. (Photo : Gracieuseté)

Les propriétaires et locataires d’immeubles à logements multiples ne participent pratiquement pas à la collecte de matières organiques dans la MRC de Pierre-De Saurel. La quantité récoltée dans les bacs bruns auprès de ces immeubles représente 12% du potentiel récupérable des multilogements.

« À la suite du porte-à-porte effectué cet été, on s’est rendu compte que les [propriétaires et locataires de] multilogements ne participaient pas. Il y a un manque. On a un règlement en bonne et due forme. On va intensifier la sensibilisation pour le faire respecter », affirme le préfet de la MRC, Gilles Salvas.

Selon le règlement, tout propriétaire, locataire ou occupant d’un immeuble résidentiel doit trier et séparer les matières résiduelles en trois catégories, soit les matières recyclables, les matières compostables et les résidus ultimes.

La MRC a embauché un agent de sensibilisation à l’été 2018. Ce dernier a remis 376 billets de courtoisie lorsqu’il constatait une non-conformité. Les non-conformités ont aussi été remises lorsque l’agent de sensibilisation observait des matières non acceptées dans le bac brun. Devant le constat du faible taux de participation de la clientèle des multilogements, la MRC s’engage à sensibiliser davantage avant d’employer des moyens coercitifs comme des amendes.

« Souvent, ce sont les propriétaires qui sont réticents. Ça empêche les locataires d’y participer. Le but ultime n’est pas de mettre les gens à l’amende. Ce n’est pas la volonté politique. On veut se tourner tout d’abord vers la sensibilisation. On veut leur expliquer le règlement », assure M. Salvas.

Selon le rapport de l’agent de sensibilisation, les personnes rencontrées ne participent pas au programme en raison des odeurs, de la présence de mouches et de vers. Le rapport conclut aussi que certains locataires n’ont pas de bac de cuisine, ne mangent pas souvent à la maison ou ne veulent simplement pas se déplacer, ce pourquoi ils n’utilisent pas la collecte organique.

Loin des objectifs

L’agent de sensibilisation a effectué du porte-à-porte en soirée durant la saison estivale. Il s’est présenté à 71 immeubles totalisant 1 090 logements. Il a rejoint 480 locataires. De ce nombre, 55% sont positifs pour participer à la collecte du bac brun. Seulement 20% affirment y participer déjà.

La MRC a récolté 60 tonnes de matières organiques, de mai 2017 à mai 2018, sur un potentiel de 455 tonnes, ce qui représente 12%. Elle s’était fixé un objectif de 10 000 tonnes de matières organiques par an pour tous les types d’immeubles. Elle a atteint 66% de son objectif pour la même période.

« On est exactement où on pensait être. Après un an, on espérait atteindre 50%. Pour la première année, on est très satisfait. Il y a un manque auprès des multilogements. On met en place des actions pour observer des améliorations au printemps. Avec l’apport des multilogements, on va se rapprocher davantage de notre objectif », croit M. Salvas.

Il y aura tout d’abord une rencontre de sensibilisation à laquelle les propriétaires et les locataires sont invités le 23 octobre dans le cadre de la Semaine québécoise de la réduction des déchets. La MRC rappelle qu’elle offre des services de conseils et d’accompagnement à tout propriétaire désirant améliorer la gestion de ses matières résiduelles. Elle poursuit sa campagne Mission : Réduction en 2018-2019.

Des actions seront aussi planifiées pour sensibiliser les restaurateurs, épiciers et organisations possédant une cafétéria.

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