22 avril 2025 - 07:50
Quelques jours
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

C’est le temps qu’il reste avant de connaître les résultats des élections fédérales du 28 avril. On découvrira alors les noms des 343 personnes qui prendront place à la Chambre des communes pour quelques années. Non, on ne choisira pas qu’un premier ministre, lors de ces élections, malgré les airs que s’est donnés cette campagne assez unique.

Tout le monde a compris que d’un océan à l’autre, les électrices et les électeurs cherchent un premier ministre qui tiendra tête au dérangeant et détestable voisin du sud. C’est presque une obsession, une obsession qui a fait disparaître d’un coup de baguette magique tous les autres enjeux qui existent toujours et qui referont surface de l’autre côté du 28 avril.

Peut-on faire le pari que les libéraux, dirigés cette fois par Mark Carney, seront réélus? C’est dans cette direction que semble se diriger l’opinion. Si c’est le cas, ce sont les conservateurs de Pierre Poilievre qui formeront l’opposition officielle. Un parti pour lequel les Québécoises et les Québécois expriment des doutes. Disons qu’on ne se reconnaît pas trop dans ce parti qui défend des opinions assez éloignées des consensus sociaux québécois. Les efforts d’adoucissement des dernières semaines n’ont pas fait disparaître les prises de position sur les droits des femmes, l’environnement ou la fiscalité qui trouvent peu d’écho au Québec.

Par leurs interventions, les députés qui y siégeront, surtout celles et ceux des oppositions, auront la responsabilité de porter à notre attention des enjeux ou des angles de dossiers qui seront différents de ce que nous présenteront les membres du parti ministériel. C’est une excellente chose et c’est une des richesses de notre environnement démocratique. Tant le NPD que le Bloc québécois semblent être victimes de la polarisation du vote. Les gens ont l’impression de vouloir choisir entre Mark Carney et Pierre Poilievre. Il n’est resté que peu de place tout au long de la campagne pour le NPD et ses priorités à caractère social et pour le Bloc québécois, qui se veut le défenseur des intérêts spécifiques au Québec.

Ces deux partis représentent pourtant des sensibilités que nous voudrons voir s’exprimer à la Chambre des communes durant les quatre années d’un éventuel gouvernement libéral majoritaire sorti des urnes le 28 avril. La voix de l’opposition peut-elle n’être que celle des conservateurs? Est-ce vraiment ce que nous voulons? N’avons-nous pas intérêt à entendre d’autres voix défendre d’autres positions?

Notre région aura des intérêts clairement identifiés durant le bras de fer qui opposera le gouvernement canadien à celui de Washington. Sauvegarder et protéger notre agriculture en offrant des garanties aux agriculteurs avec la gestion de l’offre et soutenir l’industrie de la métallurgie pour qu’elle se développe en diversifiant ses marchés ici et à l’étranger. Déjà on voit que pour le gouvernement actuel, déjà dirigé par Mark Carney, l’industrie automobile, concentrée en Ontario, est une priorité.

On revient toujours à la crise existentielle que vit le Canada, bousculé par le président américain. Mais les changements climatiques, presque complètement passés sous silence durant la campagne, créent une crise existentielle pour l’humanité. Il s’agit là d’un excellent exemple de ce que crée une campagne électorale unidimensionnelle. Les quatre prochaines années avec l’actuel président américain pourraient être longues. Mais ce pourrait aussi être long avec un Parlement canadien avec peu de diversité politique.

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