« À court terme, les gens qui font de l’asthme peuvent avoir des symptômes immédiats comme une irritation des voies respiratoires ou un bronchospasme [les bronches qui rapetissent]. D’autres peuvent être allergiques à la poussière de maïs et développer une réaction plus sévère. Ces gens se retrouvent hospitalisés. J’ai eu une patiente qui s’est retrouvée en réanimation aux soins intensifs. Elle avait fait un bronchospasme assez sévère après être passée au centre-ville. Le problème avec les gens allergiques, c’est qu’on ne peut pas identifier avec certitude la source de la réaction », confie M. Godin, en entrevue au journal.
Le professionnel mentionne que la dangerosité de la poussière dépend de sa grosseur. « Plus la particule est grosse, plus elle va se déposer près des élévateurs à grains et moins elle sera dangereuse. Si elles sont respirées, ces particules vont rester dans les narines, dans le fond de la gorge et à l’entrée de la trachée. Plus la poussière est fine, plus elle s’éloigne des élévateurs et demeure en suspension dans l’air. Quand on va la respirer, elle va aller plus loin dans les poumons. Une personne normale qui est exposée à ce type de particules peut développer de la bronchite, une alvéolite et d’autres problèmes d’essoufflement à long terme. C’est comme la fumée de cigarette, la grosse fumée est moins dommageable que la fumée secondaire qui reste en suspension dans l’air et qui va plus profond dans le poumon lorsqu’elle est respirée. »
Il est cependant difficile pour le pneumologue retraité de donner un conseil. « Je ne peux pas donner une réponse pour tout le monde, puisque la fragilité des voies respiratoires est différente d’une personne à l’autre. L’idéal est de ne pas être exposé à ce type de poussière. Si les gens ont les voies respiratoires fragiles, ils peuvent porter un masque, mais c’est différent pour chacun de nous. Il y en a qui vont fumer toute leur vie deux paquets de cigarettes par jour et qui ne développeront rien. D’autres vont fumer un demi-paquet et vont développer un cancer. Une personne en bonne santé peut aller courir au centre-ville et être affectée parce que les arbres du secteur ne la protégeront pas nécessairement contre les poussières », de conclure M. Godin.
Rappelons que le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec invite tous citoyens incommodés par de la poussière à formuler une plainte officielle au 1 866 694-5454.
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