« La question revient souvent, car je suis le seul au Québec qui fait ce job-là. Je suis d’abord et avant tout un facilitateur qui possède une expérience et expertise du domaine de l’agriculture. Mon travail est de faire avancer les agriculteurs plus loin et d’être là pour eux dans les bons et les mauvais moments. J’ai un rôle de soutien émotionnel très grand. Que ce soit en agriculture ou dans un autre domaine, il ne faut jamais oublier qu’un entrepreneur, c’est fragile parce que ça agit avec ses tripes », mentionne d’emblée le principal intéressé.
« Je suis de ceux qui croient que toute personne peut devenir un entrepreneur. Il s’agit simplement de démarrer une entreprise à notre image. J’aide ainsi les gens à mettre leurs talents en premier plan. Je suis issu d’une famille de 12 enfants et je m’occupais de la ferme familiale dès mon plus jeune âge. À 5 ans, j’ai aidé une vache à mettre son veau au monde et j’ai su à cet instant que j’allais devenir agriculteur. Aujourd’hui, je suis propriétaire des Productions maraîchères Alain Beaudin en compagnie de ma femme, Isabelle Palardy. Nous sommes spécialisés dans la production de fines herbes. Si moi j’ai réussi, tout le monde est capable. »
Reconnu pour son franc-parler, Alain Beaudin n’hésite pas à mentionner qu’il y a encore beaucoup de travail à faire afin d’éduquer la population générale sur le travail des agriculteurs. « Présentement, on est le secteur d’activité qui fait le plus d’efforts pour corriger les erreurs du passé. En 1998, j’étais avant-gardiste avec mes haies brise-vent et mes bandes riveraines. C’est du concret pour aider l’environnement. Une haie brise-vent, c’est des arbres avec des feuilles et des trous dedans. Les oiseaux vont y faire naturellement leurs nids. Les gens posent des cabanes à moineaux et s’imaginent qu’ils font un geste concret pour aider la nature. Des oiseaux qui vivent dans une cabane, on voit ça dans le film Blanche-Neige et les sept nains. Il faut éduquer les urbains un peu parce que s’ils ne voient pas de petites cabanes dans nos champs, ils ont l’impression qu’on ne fait rien pour l’environnement », martèle le commissaire agricole.
Après 17 années de service, le commissaire agricole a pour fierté de faire l’unanimité au sein des agriculteurs de la région. « Au fil des ans, on a aidé à démarrer 94 fermes de proximité. Je suis très fier de ces réalisations. J’ajouterais que sur les 345 fermes que l’on retrouve sur le territoire de la MRC de Pierre-De Saurel, je peux compter sur les doigts d’une seule main celles où je ne suis pas le bienvenu. Voilà ce qui me motive à poursuivre dans ce métier », de conclure Alain Beaudin.
