30 octobre 2018 - 07:43
Questions préalables
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans les médias, dont 37 au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot écrit une chronique hebdomadaire à propos de sujets régionaux.

Le 21 octobre 2019, les électeurs seront appelés aux urnes fédérales, cette fois pour élire le député de Bécancour-Nicolet-Saurel. « Pas encore voter? », entend-on souvent.

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Comme si c’était la corvée du siècle que de prendre une heure ou deux dans l’année pour se rendre dans un bureau de scrutin et choisir le député que l’on souhaite voir nous représenter!

Comme si voter n’était pas bénéficier d’un privilège réservé aux seules sociétés dites démocratiques!

Oui, le système électoral actuel est perfectible en matière de représentativité des choix de l’électorat. Mais on doit composer avec ses grandeurs et ses limites actuelles.

Pourquoi donc parler d’élections fédérales dès aujourd’hui? Tout simplement parce que le Québec fait encore partie du Canada. Ses habitants y payent des impôts et ont toujours leur mot à dire dans ces décisions. Et un citoyen responsable – peu importe son option souverainiste ou fédéraliste – avant de voter, se doit de prendre le temps d’analyser ce que les candidats et partis lui proposent.

Les responsabilités qui relèvent toujours d’Ottawa dans la menée du pays sont nombreuses. Elles affectent aussi la vie de notre comté.

Voyons-en quelques-unes. C’est le fédéral notamment qui se prononce sur le transport par train, bateau ou pipeline des hydrocarbures et autres produits dangereux.

C’est le fédéral qui, en commerce international, peut par négociation, affecter grandement la vie de nos agriculteurs (gestion de l’offre avec les Américains, importation de fromage avec l’Europe, par exemple), des entreprises faisant affaire avec l’étranger (acier, aluminium, par exemple).

C’est le fédéral qui a juridiction sur la circulation maritime dans le fleuve (vitesse, matières manipulées, protection des berges et de la vie marine, etc.).

Il assure aussi la protection des espèces en voie de disparition. L’administration du Port de Montréal à Contrecœur et son avenir, la Garde côtière ainsi que les projets de construction de ponts reliant les rives nord et sud relèvent de sa juridiction.

C’est le fédéral qui détermine aussi l’importance de l’immigration et les sommes transférées au Québec pour assumer sa responsabilité en ce sens – un aspect important en ces temps de pénurie de main-d’œuvre, même chez-nous. Il assume ainsi les négociations avec le Premières Nations – dont les Abénakis d’Odanak, la protection des vétérans et la distribution du courrier.

Le fédéral a aussi le pouvoir de bousculer nos habitudes de vie. On l’a vu à l’occasion de la légalisation de la marijuana, de l’adoption de la Charte des droits et libertés – libertés de conscience et de religion, de pensée, croyance, opinion, expression, réunion pacifique et d’association.

Comme il définit les règles d’accès des familles à la propriété domiciliaire et la majorité des offenses criminelles. Sans oublier qu’il adopte des programmes d’aide financière tant aux organismes communautaires qu’aux corporations, gens d’affaires et collectivités.

Voilà pourquoi, à défaut de choisir immédiatement son candidat préféré, faut-il déterminer quel genre de gouvernement on veut. Plus conservateur que libéral? Plus néolibéral que social? Plus sévère qu’émancipateur? Plus démocratique qu’autoritaire? Plus ouvert que fermé? Plus préoccupé de la dette que du maintien des services? Plus agissant ou plus discret? Préoccupé de croissance ou de développement durable? De réchauffement climatique ou de développement pétrolier? De soutenir le secteur public ou privé? De multiculturalisme ou de biculturalisme plus homogène?

Il faut répondre à ces questions, et ce, même si le scrutin ne se déroule que dans un an. Car les chefs des partis ont déjà amorcé leur campagne pour conquérir notre confiance. Une confiance qui n’est pas à vendre, mais à établir.

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