Au fil des années, elle a baigné dans le milieu des affaires et de l’entrepreneuriat, notamment en occupant le poste de directrice de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST) pendant une douzaine d’années et comme administratrice à du Développement Économique Pierre-De Saurel (DEPS), la nouvelle mouture du défunt Centre local de développement (CLD).
Femme de projets et réelle passionnée, Rachel Doyon est bien placée pour parler de l’apport des femmes à la vie culturelle, économique, sociale, communautaire et démocratique.
« Je me considère chanceuse d’avoir eu carte blanche dans mes projets et je suis reconnaissante envers les gens que j’ai côtoyés et qui m’ont fait confiance. Je pense à Jean-Pierre Letarte, André Lussier, Alain et Madeleine Goulet et René Cournoyer pour ne citer que ceux-là dans ma très longue liste », souligne-t-elle.
Les femmes en affaires
Les femmes sont nombreuses en affaires, mais lorsque vient le temps d’être représentées, malheureusement les horaires sont un frein à l’implication. Selon une étude des données de Statistique Canada, les femmes continuent d’être sous-représentées au sein des postes décisionnels, occupant environ un poste sur cinq au sein des conseils d’administration alors qu’elles représentent près d’un travailleur sur deux au pays.
Rachel Doyon souhaiterait que les agendas de réunion tiennent compte des réalités propres aux femmes. « Les rencontres se tiennent souvent le soir. Il faudrait adapter le modèle pour faciliter la participation des femmes. Une femme a plusieurs vies, familiale, éducationnelle et professionnelle. Si on souhaite qu’elles s’impliquent davantage, il faudrait changer certaines façons de faire et même les hommes pourraient en profiter pour une meilleure conciliation travail-famille », soutient-elle.
On sent une certaine nostalgie chez Rachel Doyon lorsque l’on aborde la journée du 8 mars. « À une époque pas si lointaine, il y avait Femmes-Club avec Nicole Bergeron, Femmes et Villes avec Michèle Lacombe-Gauthier; les femmes étaient plus présentes et plus engagées. On en brassait des idées. Il y a des femmes extrêmement brillantes dans la région, il faudrait qu’on les entende. Je crois qu’avec la pandémie, les gens ont réalisé qu’ils avaient une vie et ont compris l’importance des moments précieux passer en famille. Les jeunes ont compris qu’il n’y avait pas juste le travail. C’est rendu difficile d’aller chercher les gens », mentionne la femme d’expérience.
Selon elle, la culture et le développement économique sont comme les deux manches de la même chemise dont le tissu aurait une fibre socialement responsable.
« Il faut que le développement soit orienté vers l’humain. Au sein d’une entreprise, il y a d’abord des êtres humains, avec leurs forces, leurs compétences, leurs besoins et aussi leurs problèmes. En ce sens, les entreprises culturelles et tout le secteur de l’économie sociale ont un rôle important à jouer pour le développement de la collectivité. Toutes nos décisions et tous nos gestes doivent être posés en fonction des personnes, des humains qui sont là aujourd’hui et surtout, pour ceux qui viendront demain. Il faut penser à long terme », suggère en conclusion Rachel Doyon, qui a toujours de beaux projets en chantier.