Qui ne connaît pas une personnalité publique, parent ou connaissance qui est passé à l’acte? La Semaine de prévention du suicide réveille toujours en moi le souvenir de gens de mon entourage qui se sont enlevé la vie. Ce qui me laisse sans mots.
J’ai longtemps pensé, pour mieux accepter leur geste, qu’il était le choix lucide et final de chacun. Leur souffrance, leur angoisse devaient être si lourdes à porter qu’ils n’ont vu que la mort comme porte de sortie pour s’en libérer. Et pourtant!
J’avais tout faux. Je le sais aujourd’hui. Voilà des décès soudains et brutaux qui ne sèment qu’incompréhension, chagrin, culpabilité et remords chez les survivants. D’autres options existent.
Elles exigent d’avoir les oreilles grand ouvertes. De savoir décoder les signes qu’une personne tourmentée lance consciemment ou pas. Surtout de vaincre notre peur ou notre déni face à la nécessité d’aborder clairement la question avec la personne que l’on soupçonne en mal de vivre.
Mais il faut aussi avoir les mots pour le dire. Ils ne viennent pas toujours spontanément. Heureusement, un organisme communautaire comme La Traversée existe. Il dispense des activités de sensibilisation destinées aux proches et il compose avec ceux qui ne trouvent plus le ressort nécessaire pour se battre seuls, car stressés outre-mesure par les difficultés de la vie qui les frappent indépendamment de leur âge, sexe ou situation socio-économique.
Il est évident que plusieurs de nos concitoyens se sentent malmenés par la vie. Car la région vit aussi son lot de suicides, mais on n’en divulgue plus le nombre comme avant. Prévention l’exige. Pourtant, ils ont besoin d’être entendus et accompagnés. Et cela repose aussi sur nos épaules.
Il ne faut surtout pas se défiler. On peut notamment les diriger vers La Traversée. Ou encore, s’ils ont déjà vécu des problèmes de santé mentale, vers le Groupe d’entraide l’Arrêt-Court qui peut les recevoir chaque jour. 6920 personnes l’ont fréquenté l’an dernier. Preuve indéniable de sa raison d’être!
Bien sûr, les optimistes – dont je suis grâce à mon père – sont privilégiés. Ils ont certes plus de chances de s’en tirer. Mais le préalable pour tous à pouvoir comprendre, accompagner et stimuler le goût de vivre des autres est certes de prendre soin de sa propre santé mentale. Un incontournable!
Santé mentale Québec Pierre-De Saurel peut guider vers une vie plus satisfaisante et épanouissante malgré les écueils rencontrés. Trouver l’équilibre entre les divers aspects de sa vie sociale, physique, mentale, économique, spirituelle et émotionnelle serait la clé! Ainsi propose-t-il des activités à cet effet. Un vrai gym pour la santé mentale! Plusieurs l’ont compris. Près d’un millier de personnes l’ont fait l’an dernier!
Voilà trois organismes essentiels à notre quête d’un mieux-être quel que soit notre état d’esprit.
Oui, la vie est chaotique avec ses hauts et ses bas. Cette semaine nous convie à les reconnaître et à se donner les moyens de les vivre autrement. Mieux vaut prévenir que mourir, le dit si bien La Traversée. On n’est plus seul pour y arriver. C’est ce qui est réconfortant!