10 juillet 2017 - 00:00
Remettre le français à l’honneur!
Par: Deux Rives
Le député péquiste Sylvain Rochon.

Le député péquiste Sylvain Rochon.

LETTRE OUVERTE. Le français est une langue superbe. Une langue riche et précise qui nous appartient et nous définit. Une langue moderne et vivante qui, comme toutes les langues, nomme, à sa façon propre, les réalités qui nous entourent, nos émotions, nos pensées, qui reflète notre environnement et notre vision du monde. C’est une langue dont nous avons toutes les raisons d’être fiers.

Cette fierté, elle s’accompagne d’un devoir. Le devoir de préserver cette langue et de la promouvoir. Un devoir qui n’a rien d’une déclaration de guerre contre les autres langues. C’est d’une déclaration d’amour à la nôtre dont il s’agit. Nous la prenons, je le soumets, beaucoup trop pour acquise. En acceptant, par exemple, sans s’en plaindre, que soit diffusée, dans trop de commerces, de restaurants et de lieux publics de chez nous de la chanson exclusivement anglophone à travers des stations de radio satellite dont c’est le créneau. Plusieurs Soreloises et Sorelois m’ont signalé ce phénomène et ils ont raison de s’en inquiéter.

Il y a, au Québec et dans la francophonie, des artistes de grand talent qui chantent dans tous les styles. Une étude menée par l’ADISQ, en 2015, indique, qu’entre 2012 et 2015, le nombre de Québécois intéressés à entendre de la musique francophone à la radio était en hausse de 9 % et que celui des Québécois préférant les nouveaux musiciens du Québec avait augmenté de 13 %.

L’idée n’est, encore une fois, pas d’exclure les autres cultures. L’idée est de cesser d’accepter, sans rien dire, que la nôtre soit exclue. Soit exclue chez nous !

La survie et la vitalité du français, dans le contexte québécois, entouré de près de 360 millions d’anglophones, sont plus fragiles et appellent une vigilance constante. Parmi les facteurs identifiés par l’ONU pour déterminer si une langue est en danger, il y a l’utilisation de cette langue, dans les domaines publics et privés, les politiques linguistiques des gouvernements et des institutions et la volonté des locuteurs.

Comme acteurs privilégiés de leur communauté, les institutions, les commerces et les organisateurs d’événements ont une responsabilité pour garder une couleur francophone à notre environnement et faire rayonner nos artistes francophones dont le talent et la renommée ne sont plus à faire et qui sont réclamés par le public. Notre responsabilité est de leur rappeler la leur.

Sylvain Rochon, député de Richelieu

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