26 septembre 2023 - 08:00
Rendre concret le choix du centre-ville
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

On n’a jamais été aussi près du moment de voir enfin se réaliser des actions qui stimuleront la revitalisation du centre-ville de Sorel-Tracy. L’adoption prochaine d’un plan particulier d’urbanisme (PPU) par le conseil municipal, attendue depuis des années, devrait confirmer l’amorce du mouvement.

Un centre-ville, au Québec et en Amérique du Nord, c’est une destination peut-être, mais c’est aussi et d’abord un milieu de vie qui l’amène à avoir une signature propre. On juge une ville par l’état de son centre-ville.

Sorel-Tracy partage, avec une multitude de villes d’ici et d’ailleurs, le défi de la régénérescence de centres-villes désertés petit à petit depuis les années 1950 au moment de l’arrivée massive des voitures et d’une nouvelle logique de l’aménagement urbain qui plaçait les véhicules au cœur de la mobilité.

Les résultats des travaux en cours sur les rues Augusta et Prince, bien qu’ils soient difficiles à vivre actuellement pour les commerçants et leurs clients, nous aideront à visualiser l’évolution du centre-ville. Pour comprendre, on a souvent besoin de voir.

Sommes-nous prêts à donner au centre-ville les moyens de changer de visage? Sommes-nous prêts à faire le choix du centre-ville en appuyant sa revitalisation et à en profiter?

Au cours d’une assemblée publique organisée par la Ville de Sorel-Tracy le 11 septembre dernier, les citoyennes et citoyens qui ont pu assister à la présentation d’un ambitieux projet de PPU, y ont réagi plutôt positivement. C’est bon signe et c’était essentiel. La Ville ne peut pas revitaliser seule le centre-ville, elle a besoin d’appui et de soutien. Elle peut montrer le chemin, planifier, organiser, mobiliser et exercer du leadership. Mais le succès passera par sa capacité à générer le mouvement, « l’effet d’entraînement », comme le nomme le PPU, avec la collaboration de ses partenaires institutionnels, des promoteurs résidentiels ou commerciaux, mais aussi de la population.

Le PPU proposé, s’il est adopté, deviendra enfin une feuille de route pour la Ville. Il présente les options et il indique les endroits où des choix devront être faits si on veut, comme on peut le lire dans le document, « assurer une exploitation dynamique et pérenne du potentiel du centre-ville et une saine gestion du territoire et de ses ressources ». Dans le jargon des rédacteurs, ça veut dire que tout est une question de décisions. C’est là que se situent l’espoir qu’il se passe enfin quelque chose et la crainte que rien ne bouge.

Est-ce utile d’ajouter ici que le document note que le premier programme de rénovation urbaine a été adopté en 1968? Que le dernier PPU date de 1985? Qu’on parle de revitalisation depuis 1994? Ça donne quand même froid dans le dos.

Ce PPU est intéressant. Avec ses 132 pages, il ne cache à personne la complexité du défi. Il n’élude pas les faiblesses structurelles du centre-ville et ne laisse pas croire que ce sera facile de le transformer. Des investissements importants seront nécessaires, avec le soutien financier des gouvernements. Il suggère ainsi aux autorités municipales de nommer une personne pour coordonner les projets et agir comme intermédiaire entre les différents intervenants. Et si on nommait aussi un élu responsable de la revitalisation du centre-ville? L’engagement politique des membres du conseil municipal est une incontournable condition de succès.

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