La Coupe Air Canada était un événement couru à l’époque. Ce tournoi canadien regroupait les meilleures équipes Midget AAA du Canada, et en 1990, c’est une équipe soreloise qui avait été sacrée championne.
René Corbet s’est replongé dans ses souvenirs, à la demande du journal Les 2 Rives. L’homme qui réside à Calgary depuis 1999 a accepté de se remémorer les moments marquants de cette saison de rêve. « Il y avait des trois ou quatre rangées de personnes debout derrière les bancs. L’ambiance était vraiment spéciale! », se rappelle-t-il.
René Corbet en a pourtant vu d’autres. Le natif de Saint-Hyacinthe a joué 362 matchs dans la Ligue nationale de hockey avec les Nordiques de Québec – où il a été repêché en 1991 – l’Avalanche du Colorado, les Flames de Calgary et les Penguins de Pittsburgh. Il a ensuite joué 314 matchs répartis en huit saisons avec les Eagles de Mannheim, en Allemagne.
« J’ai aussi gagné une Coupe Stanley au Colorado et des championnats en Europe. Un championnat, c’est toujours spécial, peu importe que ce soit au niveau Midget ou dans la Ligue nationale. Ce sont des souvenirs qui restent à jamais. Tu construis une chimie avec tes coéquipiers et tu te sens invincible. C’est ce qui est arrivé lors de la Coupe Air Canada. Personne ne pouvait nous battre », soutient l’homme de 49 ans.
Malgré tout, les Riverains n’étaient pas les favoris pour l’emporter, s’étant inclinés tôt en séries éliminatoires. En tant qu’équipe hôte, ils disposaient d’un mois de congé avant le début de la Coupe Air Canada. « Ç’avait été bénéfique ce long repos, je me souviens qu’on avait des blessés en fin de saison. La rouille ne s’était pas installée puisqu’on avait gagné nos deux premiers matchs », note-t-il.
En demi-finale, l’équipe soreloise affrontait les puissants Hounds de Notre Dame, considérés par plusieurs comme les favoris du tournoi. Les Riverains l’ont alors remporté 5-4 en prolongation, semant l’hystérie au Colisée Cardin. « On savait qu’on affrontait ensuite l’équipe de Québec en finale. On s’est juste dit qu’on allait s’amuser et ç’a fonctionné. La foule nous a aidés pas mal! »
Meilleur joueur au pays
Grâce à ses 53 buts et 63 passes (116 points) en seulement 42 matchs de saison régulière cette année-là, en plus de son extraordinaire performance à la Coupe Air Canada, René Corbet avait été sacré meilleur joueur Midget au pays, en plus d’avoir été couronné meilleur joueur du tournoi. Encore aujourd’hui, 33 ans plus tard, il accueille humblement ces titres.
« On était entourés de bons vétérans. On était vraiment une équipe de gagnants, on s’entendait tellement bien ensemble. Oui j’ai été MVP [most valuable player] au Canada et premier marqueur, mais la plus belle photo que j’ai, c’est celle avec tous les trophées et tous mes coéquipiers », se souvient-il.
C’est tout de même cette excellente saison qui lui avait permis d’être le tout premier choix des Voltigeurs de Drummondville à l’encan de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) en 1990. « J’avais eu des contacts avec les universités américaines, mais quand les Voltigeurs m’ont dit que j’allais être le premier choix, j’ai opté pour la LHJMQ. J’ai bien fait parce que j’ai eu une belle carrière ensuite », avance-t-il.
Cérémonie spéciale le 27 avril
Ce jeudi 27 avril, René Corbet reviendra au Québec pour la première fois en quatre ans afin d’assister à des cérémonies spéciales en marge de la Coupe Telus – anciennement Coupe Air Canada – qui se déroule tout le week-end, à Saint-Hyacinthe. Avec ses anciens compagnons de trio Michaël Bazinet et Hugues Laliberté, M. Corbet signera des autographes et prendra des photos avec les partisans de 18 h à 18 h 30, sous le chapiteau La Cage, devant le stade Louis-Philippe-Gaucher.
« Avec la COVID, je n’ai pas pu venir au Québec avant, alors ce sera une belle occasion de revoir ma mère, ma sœur et de la famille, mais aussi d’anciens coéquipiers et me remémorer de bons souvenirs. Je vais aussi en profiter pour voir jouer les Flames de Calgary, qui se sont qualifiés comme représentants de la Pacifique au tournoi de la Coupe Telus. Mes deux gars de 19 et 17 ans ont joué dans cette équipe l’an dernier et mon troisième gars, âgé de 14 ans, pourrait jouer à son tour dans trois ans. Je vais être partagé entre les Gaulois, l’équipe locale de Saint-Hyacinthe, et les Flames! », conclut René Corbet.