Cette crise est dangereuse, elle sème la confusion et mine la confiance des citoyens. Elle favorise aussi la division, chacun choisit son camp. Pour que la Ville et la région s’en sortent indemnes, chaque partie à l’histoire doit jouer son rôle de façon rigoureuse. Chaque geste posé doit contribuer au rétablissement de la confiance.
C’est probablement l’exemple du Conseil de Ville qui donne le ton. Rapidement et sobrement, avec une très importante majorité, le Conseil a posé des gestes forts et concrets. Par l’adoption de résolutions qui présentaient clairement les motifs des décisions prises, et ce sont leur principale vertu, le Conseil a mis fin au contrat de l’ancien directeur des ressources humaines, refusé la publication d’un rapport préparé par le maire pour justifier ses actions, levé la suspension du greffier imposée par le maire et blâmé sévèrement ce dernier pour les gestes qu’il a posés et reconnus.
Le Conseil mérite le respect parce qu’il s’est prononcé sans hésitation et parce qu’il a refusé l’ambiguïté. On jugera de la pertinence de ses décisions lorsque les enquêtes connaîtront leurs conclusions, mais il a agi à visière levée en assumant publiquement ses décisions. C’est ce qu’on devrait attendre de nos élus municipaux, au-delà des considérations strictement politiques.
Ces actions du Conseil de Ville, visant à permettre à l’administration municipale de fonctionner à nouveau, sont observées partout dans le monde municipal québécois et elles contribuent à redorer le blason de Sorel-Tracy.
C’est maintenant au tour de l’Unité permanente anti-corruption (UPAC) d’entrer en scène et de prendre le relais de l’Unité des crimes majeurs de la Sûreté du Québec qui a donc « des motifs raisonnables de croire qu’un acte répréhensible a été commis ». L’objet de l’enquête est présenté de façon très explicite par son porte-parole et concerne des gestes reprochés au maire Serge Péloquin : abus de confiance, interception illégale de communication privée et possession de matériel d’interception. Ce ne saurait être plus clair. On comprend que c’est ce qui a motivé une perquisition au domicile du maire vendredi soir, une procédure normalement rendue possible par un mandat octroyé par un juge.
Les enquêteurs de l’UPAC devront être très clairs lorsque viendra le temps de rendre les conclusions de leur travail. Ou bien ils porteront des accusations en en expliquant clairement les raisons, ou bien ils n’en porteront pas et devront tout autant justifier ce qui les motiveront à ne pas le faire. L’ambiguïté créera le doute et minera la confiance dans un processus toujours fragile.
De la même façon, on attend de la Commission municipale qu’elle statue clairement et rapidement à la suite de son enquête. La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation doit également prendre les décisions qui s’imposeront. On a hâte de l’entendre.
La population de Sorel-Tracy mérite que tout le monde effectue son travail rapidement mais sans négliger la rigueur.
Nous sommes tous impatients d’en arriver à la conclusion de l’affaire, nous voulons tous tourner la page pour assainir le climat. Mais contentons-nous des faits, ils parleront bien assez forts.